Stateless (Netflix | 2020)

Stateless est une mini-série de 6 épisodes sur un camp de détention pour demandeurs d’asile en Australie, inspirée de faits réels. Un sujet dont on entend souvent parler, mais que, finalement, on ne connaît pas en profondeur. Cette œuvre est un pavé dans une mare bien dégueulasse, en vérité.

Sans trop en dévoiler, l’histoire est très critique sur les processus administratifs liés à l’obtention des permis de séjour et sur la vie qui peut parfois s’étirer pendant des années dans ces camps, dans des conditions assez déplorables par moments. Ces camps sont gérés par des gens dépassés, parfois pleins de bonne volonté au début… mais qui s’effrite vite avant d’être absorbée par un système conçu pour se digérer lui-même.

J’avoue, j’ai versé une larme à la fin, pour l’histoire du père afghan et de sa fille. Yvonne Strahovski (Serena dans La Servante Écarlate) crève l’écran dans ce rôle particulier de personne mentalement instable. Son personnage, Sofie, cherche à se faire expulser d’Australie pour diverses raisons, mais les procédures d’expulsion sont au moins aussi longues que celles d’entrée sur le territoire. Il y a également un parallèle intéressant entre son incarcération dans le camp et les flashbacks, dans lesquels on voit sa vie au sein d’une sorte de secte, dirigée par des gourous incarnés par Dominic West (The Wire) et Cate Blanchett.

Enfin, bien que la série soit majoritairement tournée en faveur des migrants, le scénario n’oublie pas d’aborder les difficultés qu’éprouve ce gouvernement à gérer cette masse de gens dont il ne sait pas quoi faire, comment les gérer, les traiter, ni même les occuper. Le rôle des médias y est également évoqué, tant dans ses bons côtés que ses mauvais. L’intelligence scénaristique permet à des pensées de gauche comme de droite de se retrouver quelque part dans le schéma, sans prendre (trop) parti, mais l’objectivité totale n’existe pas.

Le mot qui ressort de cette série est Humanité. Une pépite dont on ne parle pas, car cela vient de l’autre bout du monde et bénéficie d’une faible médiatisation. Je ne parlais pas, quelques lignes plus haut, du rôle des médias, au fait ?

Tiph

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