Chez NMH, on aime les histoires. Qu’elles se racontent à travers les mots, les sons, les images, elles se glissent dans nos veines et nous étreignent. Il n’est pas rare que je propose une histoire à la place d’une chronique. Ce que la musique m’a chuchoté. Mais l’exercice est parfois périlleux. Trouver une idée, l’exploiter et ne pas trop la tirer en longueur n’est pas chose aisée. Parfois, j’aboutis à des choses que je n’ose pas publier (mon rédacteur en chef voit de quoi je parle parfois), mais bien souvent j’abandonne car je n’y trouve pas le fil conducteur suffisamment solide.

Alors, imaginez mon admiration en découvrant cette pentalogie réunissant la crème des auteurs français, belges et même internationaux autour d’un même sujet : le noir, avec pour substance nos cinq sens, dans le format de la nouvelle. C’est l’idée géniale qui a germé dans l’esprit du blogueur Yvan Fauth. Et autant vous le dire tout de suite, c’est une réussite totale.
La liste des auteurs ayant participé à l’aventure ferait pâlir les meilleurs castings hollywoodiens : Barbara Abel, Karine Giebel, R.J. Ellory, Franck Thilliez, Maud Mayeras, Bernard Minier, Cédric, Sire, Pierre Bordage, Claire Favan, Olivier Norek, parmi les plus « en vue ». Mais il y a aussi tous les autres que je connaissais moins et que cette série m’a permis de découvrir, comme Jérémy Fel, Jacques Expert, Nicolas Beuglet, Jacques Saussey, Valentin Musso, Sonja Delzongle, entre autres, qui m’ont donné l’envie de laisser leurs histoires se couler dans mes veines.
Si je ne me trompe pas dans mes calculs, ce sont cinquante auteurs qui se relayent tour à tour pour livrer cinquante-huit nouvelles tantôt glaçantes, tantôt enivrantes, toujours excellentes. Certes, certaines sortent du lot, mais c’est tellement subjectif que je préfère garder mes favorites pour moi seul. Il y en a pour tous les goûts : du policier, du psychologique, de la science-fiction à l’anticipation, de l’horreur au gore en passant par la nouvelle sentimentale, voire très dérangeante.
On ressent dans chaque tome l’implication psychique et même corporelle des auteurs et autrices dans leur récit. Certains ayant osé franchir un style auquel on n’est pas habitué de les lire. D’autres consolident leur patte en prouvant qu’une bonne histoire n’a pas besoin de faire mille pages pour faire réfléchir, hypnotiser son lectorat et, dans mon cas, donner des leçons, de vrais ateliers d’écriture pour romanciers passionnés. Lire et écrire, c’est le don le plus précieux que l’humanité se transmet de génération en génération, la transmission de l’imaginaire et du savoir que l’oral couche avec son encre indélébile. Je peux vous assurer que l’imaginaire, à travers ces cinq tomes, se grave dans l’esprit telle une saveur qui se cale au palais et sur la langue.

Pour terminer, et qui sait si ce texte parviendra à Yvan Fauth ou à l’un des protagonistes de cette série… Il reste un sens que vous pourriez exploiter : le sixième.
Bonne lecture
– Tiph