Faut-il absolument un budget énorme pour réaliser un film de hard Sci-Fi ? Coherence est la preuve la plus mathématique possible que non, car il n’aurait coûté que cinquante mille dollars à l’époque. Il faut avant tout un scénario. Et celui-ci est en béton armé.

Sorti il y a onze ans, Coherence relate un dîner entre amis chamboulé par des événements surnaturels se produisant en cours de soirée, liés au passage d’une comète au-dessus de la Terre… des événements qui vont faire chavirer la vie des protagonistes dans un cauchemar.
Difficile d’en dire trop, car cela casserait la puissance du scénario, mais l’intrigue se fonde sur l’un des principes de physique quantique les plus intrigants selon moi : le Chat de Schrödinger.
On se laisse complètement absorber dans le trip au point de douter de ce que l’on est en train de regarder. Toute l’histoire se déroule dans une maison et sa rue avoisinante. De plus, le réalisateur a choisi de tourner son film caméra à l’épaule, comme un personnage supplémentaire observant la scène, créant ainsi un climat de tension extrême et renforçant également le doute sur ce qu’il se passe.
On sent que le réalisateur s’est bien renseigné sur le sujet quantique (et m’y connaissant également, je le confirme). La crédibilité de la théorie tient la route, même jusqu’au dénouement en twist parfaitement calculé et, comme la tradition le veut dans ce genre spécifique : assez ouvert.
À noter que la bande-son n’est pas omniprésente mais bien placée. Le film est angoissant de base ; la musique et les bruitages appliquent un faux filtre horrifique renforçant son aura.

Bref, vous l’aurez compris : un film pour les amateurs de vraie science-fiction et pour ceux qui aiment cogiter sur ce qu’ils viennent de voir la nuit suivante (et celle d’après… et celle encore après…).
– Tiph