Archive était de retour en Belgique en ce mois de février avec 4 dates. 2 à Bruxelles, au Cirque Royal et 2 à l’OM à Seraing. Alors que certains de nos chroniqueurs ponctuels ont assisté aux shows bruxellois, c’est dans la région au passé sidérurgique intense que nous nous sommes rendus. Deux concerts mémorables, comme d’habitude.
Le groupe britannique, fondé en 1994, est iconique. Chacun de leurs concerts me fait vibrer et alors que pour la plupart des autres groupes que je vais voir en concert, je suis rassasié avec une performance, je ne le suis jamais assez après un show d’Archive. Alors, deux shows, deux jours d’affilée avec 4 albums classiques joués? Que demander de plus? Le paradis.
Et pourtant, après ces deux dates, j’en aurais bien pris une troisième! Je sais que je vais me refaire la discographie du groupe durant les prochaines semaines et que je ne m’en lasserai jamais. Archive est légendaire, ils communiquent une sorte d’énergie cosmique au public qui est difficile à décrire. Le genre d’énergie qui ne peut être créée par un groupe qui aime véritablement jouer leurs morceaux.
En live, leurs titres, déjà admirablement bien ficelés, prennent vie pour atteindre quelque chose de presque divin. « Fuck U » est complètement transcendé, « Again » est indémodable et créée dès la première note une bulle temporelle qu’on voudrait ne pas quitter alors que « Pulse » vous fait espérer que le concert ne s’arrêtera jamais. Malheureusement toute bonne chose a une fin.
Le premier soir, c’est Noise et You All Look The Same To Me qui sont interprétés. Pas dans leur intégralité, mais les morceaux emblématiques sont là et l’ordre de la setlist est savamment retravaillé pour qu’on ne s’ennuie pas. C’est le soir le plus « rock » des deux, celui qui déborde d’énergie où l’on retrouve un groupe expérimenté qui semble adorer venir en Belgique puisqu’ils ne nous oublient à aucune de leurs tournées.
Le second soir, c’est Controlling Crowds Part I-III et Part IV qui sont représentés. Sortis en 2009, les deux albums renouaient avec l’identité plus hip-hop du groupe qu’on avait découverte avec Londinium, leur premier album. L’ambiance est donc plus posée, mais tout aussi envoûtante. Frissons sur « Collapse/Collide » et « The Empty Bottle » où Dave Pen excelle au chant. Nous n’avons pas vu le temps passer lors de cette deuxième soirée, pour notre plus grand plaisir.
Le petit bémol, qui n’en est finalement pas vraiment un compte tenu de l’excellente prestation globale, est peut-être la fébrilité du chant de Lisa Mottram. Rien de bien grave, il m’a semblé qu’elle était simplement à la limite de la justesse par moment avec un petit côté fragile dans le chant. Peut-on lui en vouloir lorsque la prestation est excellente de la part de tous les musiciens et que sa voix colle parfaitement aux morceaux interprétés?
Archive est un collectif capable de vous élever à chacune de leurs prestations. Comme s’ils ouvraient, grâce à leur musique, notre poitrine pour venir faire battre nos coeurs encore plus fort, en rythme avec eux. J’ai eu un plaisir fou à voir Darius Keeler (fondateur du groupe avec Danny Griffiths) s’extasier en jouant de son clavier. Et ce à chacun de ses concerts, depuis plus de 30 ans maintenant. Sa joie est communicative et ses gestuelles nous montrent que le groupe est toujours aussi vivant, passionné et n’a pas fini de nous surprendre. Nous espérons encore au moins 30 années tout aussi productives que celles-ci.
A bientôt Archive, je l’espère!
– Guillaume
