6 ans qu’on attend ça. 6 ans après l’album majestueux qu’était Audio Noir, un disque qui avait placé la barre très haut, à mi-chemin entre la puissance d’un Cult of Luna et la délicatesse d’un Explosions in the Sky. Eh bien, on peut dire que les britanniques de Bossk ont remis ça. Migration est arrivé, et il envoie.
On sent immédiatement la maturité croissante du groupe au fil de leurs sorties. Migration est un disque où la notion de patience est essentielle tant la complexité et la volonté de progression sont présentes ici. Quand je faisais la comparaison avec Cult of Luna, je ne suis vraiment pas loin de la réalité, je ressens la même énergie à l’écoute des deux groupes. Et pourtant, l’identité sonore de Bossk est déjà reconnaissable entre mille. Pour couronner le tout, Johannes Persson vient confirmer mes dires puisqu’il chante sur « Menhir », le second morceau, et offre une performance magistrale puisque le chanteur suédois est au sommet de son art en ce moment. Quoi de mieux pour sublimer un album déjà incroyable sans ce featuring? D’ailleurs, « Menhir » arrive après « White Stork » qui a installé, en un peu moins de 6 minutes, une ambiance à la fois sombre et planante. Une introduction rondement menée qui permet d’entrer dans l’univers de Migration tout en douceur avant de se prendre un menhir dans la tronche.
« Iter » fait retomber la tension pour mieux vous préparer à la suite, « HTV-3 » où Josh Mckeown, vocaliste de Palm Reader, vient à son tour faire trembler les murs de sa voix criarde et tout aussi puissante. Le détail des petits sons et autres gimmicks posés çà et là est à tomber par terre. On reconnaît d’ailleurs certains petits éléments du fond sonore (sur « Kibo » notamment), déjà présents sous une forme similaire sur Audio Noir. Je viens seulement d’écouter quatre morceaux (dont une intro et un interlude), et je suis déjà convaincu que le dossier presse dit vrai : il s’agit du meilleur album du groupe jusqu’à aujourd’hui.
Migration mêle à la perfection gros riffs lourds et subtilité. Il faut apprendre à apprécier chaque ambiance et le fait que le groupe alterne puissance et contemplation d’un morceau à l’autre nous y oblige. Même constat donc entre « Kibo » et « Lira ». Cette succession logique fait presque penser à un album concept. Migration est un ensemble extrêment cohérent à cet égard et la première écoute me semble trop courte tant elle coulait de source. L’album termine là où il avait commencé, dans le planant sur « Unberth », avec un sursaut épique mêlant synthés et metal pour terminer en beauté sur un joli climax.
Quel album! Bossk était un groupe que l’on voyait à tous les festivals ces dernières années, avec un Audio Noir usé jusqu’à l’os tant ils ont joué ces morceaux sur scène. Il était temps d’entendre un renouveau et le voici avec ce Migration. J’ai maintenant de nouveau hâte de voir Bossk jouer en live, non seulement parce que je n’ai plus vu de concerts depuis une plombe, mais parce que j’attends de voir ce qu’un tel monstre peut donner sur scène. Vivement! En attendant, Migration sort le 18 juin prochain chez Deathwish avec une sortie en vinyle décalée, foncez écouter ça dès qu’il verra le jour, vous ne serez pas déçus.
- Guillaume