Pour le moment, je n’arrive pas à écrire. Je m’étais promis d’écrire sur ce disque depuis si longtemps, et pourtant, les mots ne viennent pas. Ne venaient pas. Je suis donc fier de respecter ma promesse, puisque briser une promesse que l’on se fait à soi-même, c’est la pire des choses. Aujourd’hui les mots sont là et je profite de ce moment pour me mettre au boulot. Parce que ce disque en vaut largement la peine. Il prouve, encore une fois, que le post-rock n’est pas un genre qui se mord la queue.
S’il y a bien quelque chose sur laquelle tout le monde est d’accord, c’est que le premier EP de BRUIT ≤, MONOLITH, a secoué le monde du post par son originalité et sa prestance. 3 ans, c’est ce qu’il aura fallu aux musiciens suisses pour créer un premier LP, digne successeur de MONOLITH. Et quel album! Si l’EP était déjà grandiose, The Machine is burning and now everyone knows it could happen again atteint des sommets.
« Industry », le premier morceau, met la barre directement au plus haut où ambiance post-rock côtoie des rythmiques de batterie hyper créatives que l’on entend rarement pour ce style de musique. Qu’est-ce que ça fait plaisir! Puis ces basses tellement jouissives, ces climaxes et ce discours d’Albert Jacquard que je ne peux qu’approuver… Tout est parfait dans ce morceau qui me file à chaque fois les frissons. Je n’ai eu aucun mal à croire l’un des membres du groupe, Clément, lorsqu’il m’a dit que ce disque est le reflet d’un travail de longue haleine. C’est indéniable, la complexité et la qualité d’une telle composition ne peuvent venir que d’une intense et mûre réflexion, ainsi que d’un travail acharné.
Oser dire à un enfant « j’espère que tu seras premier », je pense que c’est un crime […] La notion de palmarès n’a aucun sens.
Albert Jacquard
Cette grandeur, ce lyrisme se voient nuancés par « Renaissance » et ses arpèges délicats qui ramènent au calme et à la sérénité. Une autre force de cet album est sa capacité à passer du bruitisme jouissif au plus grand calme avec une cohérence inouïe. Et malgré le titre plein d’espoir, il se dégage une tristesse infinie de ce morceau que je trouve beau à en pleurer.
On poursuit dans la contemplation avec « Amazing Old Tree » pour repartir de plus belle avec « The Machine Is Burning » qui clotûre l’album à la perfection. Le premier de ces deux morceaux, plus calme donc, est nécessaire pour préparer à la déferlante de la magnifique conclusion. Il n’y a donc aucune note de trop sur ce disque. Les musiciens s’arrêtent là où ils doivent s’arrêter et nous laissent avec nos émotions. Elles nous donnent envie d’appuyer sur play à nouveau et de profiter encore et encore du voyage, sans jamais nous en lasser.
The Machine is burning and now everyone knows it could happen again est certainement l’un de mes albums préférés en 2021 alors que nous n’avons même pas encore atteint la moitié de l’année. Une chose est certaine, je serai dans la file d’attente pour acheter leur album en vinyle chez les copains d’Elusive Sound et pour les voir rapidement sur scène.
- Guillaume