Une sélection de Tiph.
Domkraft – Seeds (2021)
Doom / Stoner Sludge
Cet artwork est un acid trip à lui seul. Son contenu ? Fortement conseillé en cas de maux de dos récurrents. Je parle bien entendu d’herbes médicinales, conseillées par Dr Junkie. En effet, le psychédélisme des Suédois (tiens, tiens) atteint un niveau stratosphérique et écrasant sur Seeds et il est purement impossible ne pas être défoncé sur cet opus. Même sans substance. L’éponyme ouvrant la galette va déjà cuire bon nombre d’entre vous. La subtilité réside dans le mélange stoner et sludge allié à un doom des plus gras. Monumental !
Witchrot – Hollow (2021)
Psychedelic Doom / Satan Rock
Voilà qui remue mon passé et me rappelle les excellents Batsheba, Doom belge aujourd’hui enterré. Le combo canadien donne corps et âme au satanisme dans ses formes les plus humaines et sensuelles. En n’oubliant pas une dose de rock and roll pur jus comme en témoigne les puissants « Burn Me Down » ou encore le bluesy « Colder Hands », mon titre favori sur cette galette. L’éponyme final aussi conclut le rite de manière psychotique. À déguster avec un rhum épicé et une herbe douce !
Swami Lateplate – Doom Jazz (2012, réédition 2021)
Doom Jazz
Originellement paru en 2012, le duo américain Swami Lateplate voit son œuvre ressortir en vinyle cette année via le label italien Subsound Records, qui se spécialise dans les œuvres avant-gardistes ou très expérimentales. L’occasion de (re)découvrir un album où le nom révèle tout et toute l’intensité qu’il va dégager. En plus d’une production haut de gamme, Swami Lateplate, le jazz chatouillant dégage une chaleur presque sexuelle. On s’imagine vite en 1962, dans un bar jazz de Chicago, le flic cherchant la solution à un meurtre irrésolvable dans le regard dans cette superbe blonde au décolleté plongeant, robe de satin pourpre, des gants noirs tirant sur un fume cigarette d’où sort une cendre incandescente. Serait-ce elle l’assassin ? Un régal de polar de noir.
Abd Al Malik – Gibraltar (2006)
Rap / Slam
L’abréviation « RAP » veut dire Rythm And Poetry (réfléchissez-y à la prochaine merde qui passe à la radio du coup). La pépite classique de cette semaine m’envoie en 2006 avec (eh oui !) une des meilleures réalisations du genre selon moi (je dois cependant avouer ne pas avoir suivi assez le mouvement pour l’affirmer). Le second album d’Abd Al Malik fut celui de la consécration. Gibraltar aborde des thèmes de l’époque tels que le racisme, la guerre, la religion, l’intégration culturelle et… tous des thèmes en 2021 qui sont plus que… ah beh oui actuels tiens. Cet opus serait sorti le mois dernier, ce serait toujours bien cohérent. Le tout sur un free jazz envoutant et confère aux superbes textes une aura proche des grands chanteurs en langue française, ceux de l’époque de nos grands-mères, mais avec ce flow de notre époque. Ecoutez le poignant « Les Autres », inspiré par « Ces gens-là » du grand Brel. Et je défie quiconque de prétendre qu’il n’y a pas de talent derrière ça. Peut-être moins psychédélique que le reste de cette sélection, mais qui prétend que les mots ne transcendent pas svp ?
Trigg And Gusset – The Way In (2020)
Dark Jazz
Provenant des contrées où le cannabis occupe une place importante dans la société, il est tout bonnement impossible de résister au jazz de Trigg & Gusset. Derrière ce projet se cache le Néerlandais Bart Knol qui nous propose sa vision d’un noir dessein en y traçant tous les contours (compositions, enregistrements, interprétations). À en juger par le sublime artwork, on sait tout de suite où l’on pénètre dans ce The Way In. Une descente au profond du subconscient, un voyage sombre, lent et peut-être sans retour mais d’où la chaleur vous enveloppe. Tout simplement une merveille d’étrangeté. Comme une copulation entre Burton et Jarmush.
City Of Heracleion – « thedevilcannotbekilled buttheuniverseistrying » (2014)
Drone / Ambient Doom
Enfin, si vous n’étiez pas complètement à l’ouest après cette sélection, je vous propose ce bonus qui finira de vous envoyer en orbite. À cet instant, vous aurez chargé le bong un peu trop fort et serez précipité plus loin que Kepler 1638 B (une exoplanète où la fumette est autorisée, il parait) et aurez tendance à penser que finalement Spock n’était pas si défoncé que ça dans Star Trek. Scénario musical drone et apocalyptique à la fois, City Of Heracleion vous promet de planer comme dans un film de SF des années 50. Mais vous aurez votre gueule dans le tube cathodique en retour et vous ne comprendrez plus rien. Bref, du THC en infusion sanguine et sonore.
Bonne écoute, bonne fumette, bon 420. Peace, love, Smoke.
- Tiph