Asseyez-vous un instant, que ce soit sur un canapé ou dans un champ, et profitez de ce beau moment.
Florian est un être sensible. Pas seulement sensible comme vous l’entendez, non. Il ressent les choses différemment, il voit la vie d’une autre manière. Et lorsqu’un jour il m’a expliqué préférer regarder les gens pendant un concert plutôt que l’artiste qui se produit sur scène, j’ai compris qui il était vraiment. Certains trouveront la démarche digne de la folie, d’autres y verront une forme de spiritualité, de poésie. Je me range dans cette deuxième catégorie. Alors, lorsque Florian est venu me trouver en m’annonçant le titre de l’album de son projet solo, Poèmes fous pour herbes fraîches, je me suis dit que j’avais vu juste.
J’ai même vu juste jusque dans les mélodies qu’il propose. Plus intimiste, minimaliste et peut-être plus profond que son projet Anathème avec lequel je l’avais découvert lors des premiers balbutiements de New Musical Horizons, c’est avec une facilité déconcertante que Flo vous emporte dans sa bull d’émotions. Toute sa démarche artistique, créative, se voit condensée dans un disque ravissant, surprenant et terriblement délicat. D’ailleurs, si vous voulez découvrir son label, je vous invite à lire l’interview de Flo et Seb en cliquant ici. Vous embrasserez l’essence même de ce projet et de ces chapelles qui dégagent une spiritualité tout aussi poétique que les groupes qu’elles hébergent.
Si vous avez fourni l’effort de lecture de l’interview, vous savez maintenant à qui vous avez affaire, un être humain désireux de transmettre ses émotions pures, sans carapace ni masque. Plongez donc dans Poèmes fous pour herbes fraîches, vous y parcourrez de vastes plaines vierges où la brise caresse les fleurs sauvages, comme si un tableau à ciel ouvert pouvait être peint avec des notes. D’ailleurs, chacunes des notes sont jouées par Flo, et je suis vraiment subjugué par la diversité des instruments utilisés : glockenspiel, trompette, guitare, basse, violoncelle, tingshas (clochettes tibétaines)… Et bien d’autres encore. Florian transmet donc sa sensibilité en musique en passant par chacun de ces instruments qui semblent n’en former qu’un.
Amateurs de comparaisons, je ne peux pas vous fournir d’autres groupes à qui Florian ressemble, car il n’en existe pas. Il y a bien des influences d’ici et d’ailleurs, mais Flo propose quelque chose d’unique, hors du temps, qui séduit de par son côté intimiste et parfois si fragile que j’ai l’impression d’entendre une fine feuille de verre se craqueler à la rencontre des ondes sonores. Poèmes fous pour herbes fraîches est un instant magique d’un peu moins de quarante minutes, il représente tout ce que la musique « underground » et surtout DIY a de plus beau : l’authenticité.
- Guillaume