Qu’il est bon de voir ce genre de metal être développé et promu par un label comme Pelagic Records qui ne se cantonne maintenant plus seulement au post-metal. Rares sont les groupes de ce style sur le label allemand et c’est une bonne chose de voir la donne progressivement changer, ou du moins leur palette de genres s’élargir.
LIZZARD est un trio venu de France, et nombreux sont ceux qui auront trop rapidement fait le rapprochement avec Gojira en entendant le tapping incroyable sur « Blowdown ». Heureusement, le rapprochement s’arrête là, il serait bien dommage de se limiter à une comparaison unique alors que les influences du trio vont bien plus loin que ça. L’artifice du tapping n’est qu’anecdotique, bien que brillamment réalisé, donnant ainsi au morceau un côté groovy bien jouissif. C’est un morceau pour se mettre en jambe, et il est aussi un de mes préférés sur Eroded.
Alors, pendant ces presque 45 minutes d’écoute intensive (le solo sur « Hunted »!!!), on passe par tous les genres. Une dose de post-metal est parfois présente, mais dans une certaine modération, laissant donc la place à plus de progressif grâce à des rythmiques syncopées où la batterie vient apporter un bon coup de puissance. Bon sang que ça doit être bon, en live! Je retrouve aussi un peu d’Opeth qui se serait calmé sur « Haywire », un excellent morceau de rock plus alternatif, dirais-je, sans volonté d’être péjoratif. Dois-je vous rappeler que nous n’écrivons qu’à propos des albums que nous aimons?
Ce juste équilibre entre morceaux plus punchy et « ballades » rock permet aux auditeurs qui ne seraient pas fans de metal d’y trouver un bon compromis. Eroded est, en effet, un album assez accessible au premier abord, et il est impossible de ne pas hocher de la tête sur la plupart des morceaux. Ai-je mentionné toute la puissance qu’apporte la batterie? Oui, ben je le répète, car Katy Elwell fait un boulot incroyable et propose un jeu vraiment varié, innovant, plaçant son instrument en avant tout au long du disque. J’adore la démarche.
Allez, pour terminer, je dois vous avouer être sous le charme des riffs utilisés et de la texture qui est donnée à la guitare. Il y a quelque chose de très dansant dans cette manière de faire, comme pourrait l’être Royal Blood ou The Black Keys dans une version un peu plus agressive, dans une certaine mesure. Bref, vous m’avez compris, Eroded est un excellent album à écouter en toutes circonstances, mais particulièrement coincé dans un embouteillage, afin de transformer cette corvée en un moment tout à fait épique.
- Guillaume