Il n’y a qu’une seule place pour un album aussi incroyable que celui-ci : la nuit.
Je n’avais pas prévu d’écrire une chronique à cette heure de début de nuit. Mais mes déambulations nocturnes m’ont amené à découvrir, dans une playlist, ce fabuleux Neil Cowley, artiste londonien dont j’ignorais l’existence il y a encore environ deux heures. Je décide de mettre en pause la playlist pour lancer l’album, car ce « Prayer » -présent dans la fameuse playlist- m’a véritablement tapé dans le coeur. Et ça tombe bien, j’ai le droit d’écouter à nouveau ce morceau puisqu’il sert d’introduction à l’album.
Le second titre, « Berlin Nights », est on ne peut plus clair. J’ai l’impression de voguer dans les rues berlinoises. Est-on dans le futur? Dans le passé? Je n’en ai aucune idée, mais je suis transporté sans effort dans l’univers magique et onirique du pianiste. Celui-ci parvient à créer une atmosphère d’ambient très émouvante en seulement quelques notes agrémentées de nappes sonores et de bruits de ville particulièrement apaisants. On se situe quelque part entre de l’ambient et de la musique classique moderne. Deux morceaux seulement, et le coup de coeur est déjà présent.
Les titres s’enchaînent et je ne parviens plus à retenir mon coeur que je sens battre tellement fort qu’il m’en sortirait presque de la poitrine. « Circulation » est, de nouveau, beau à en crever. Il montre aussi la capacité de l’artiste à ajouter quelques notes électroniques, çà et là, procurant à Hall of Mirrors une profondeur accrue. Quel nom magnifique pour un album, d’ailleurs. Et quelle pochette. Vous savez à quel point je les aime, les jolies pochettes évocatrices.
J’ai déjà écouté l’album deux fois. Je ne suis pas parvenu à décrocher tellement le son de Neil Cowley est unique. J’aime sa manière de raconter une histoire, ou plutôt de peindre un tableau avec des notes. « Time Interrupted » évoque ainsi l’ambiance d’un Blade Runner un peu moins sombre et plus… romanesque? Vous ne pouvez pas vous tromper si vous êtes à la recherche d’un Vangelis qui aurait rencontré Nils Frahm et Ólafur Arnalds, avec une touche d’un certain Einaudi. Je suis sous le charme.
Hall of Mirrors est d’une beauté sans nom. À l’instar du morceau « Tramlines », on peut très bien choisir de l’écouter en regardant les trams passer, en saisissant le précieux cadeau qu’est la patience de vivre. On peut aussi choisir de se poser dans son fauteuil, dans son lit, et de s’immerger dans une écoute ennivrante, en redécouvrant ainsi les plaisirs de l’écoute active. On prend aussi plaisir à repenser à sa vie, ou à se rappeler comme les rues de Berlin étaient belles, la nuit, alors que nous n’y sommes jamais allé.
- Guillaume