Il y a l’aspect journalistique de l’écriture, mais il y a aussi l’émotion. Il y a le pouvoir du moment présent, celui qui réunit les conditions pas toujours optimales qui rendent l’écoute d’un album tout à fait exceptionnelle, voire inédite et unique. Des conditions forgées par la vie, qui transforment le moment en une poésie sans nom. Je ne sais pas vous décrire ce qui me plait dans le nouvel album de Baulta, je sais juste vous transcrire en quoi les émotions qu’il transmet entrent en fusion avec celles que je vis en ce moment.
« Ecrire sur la musique, c’est comme danser sur l’architecture » disait on ne sait plus qui tant la citation a été u(tili)sée à outrance. Mais écrire sur la musique, c’est utiliser un art pour en valoriser un autre. C’est modeler la puissance de l’évocation des mots pour coller à l’évocation des mélodies. Et une telle poésie ne peut avoir lieu que sur un album de post-rock majestueux. Un album que l’on attendait pas forcément, celui de Baulta, qui revient, en ce 5 mars 2021, avec un disque haut en couleurs et illustré de mains de maître par un certain studio nommé Error!Design. Tiens, tiens… Et ils sortent chez Dunk!Records, quel plaisir!
Donc, parfois, on décide de se plonger dans un disque, choisi au hasard. Une sortie récente, si possible. Et il s’avère qu’il s’agit d’un disque évocateur, plein de sens, de par son style musical si caractéristique qui fait couler de l’encre pour savoir si, oui ou non, ce style est bien mort. Qu’il soit mort ou pas, le post-rock touche. Il touche à l’âme s’il arrive à un moment donné où celle-ci en a besoin. Et c’est précisément ce qui m’est arrivé avec Another Second Chance. Et ce titre… Ce titre, bordel. Une autre chance donnée à deux corps malheureux de pouvoir s’unir à nouveau, comme le montre la sublime pochette aux tons épurés.
Si les crescendos sont communs dans le post-rock, les mélodies et le style explorés dans un morceau comme « While The Worlds Sleeps » me montrent que le genre a encore de beaux jours devant lui. La batterie feutrée pose une ambiance délicate rejointe par les quelques arpèges posés çà et là, créant ainsi une sorte de symbiose mélodique légendaire que je ne suis pas capable de vous présenter avec d’autres mots. Je n’ai pas dit grand chose, et je ne souhaite pas m’étendre sur le sujet. Ecoutez, vibrez.
37 minutes… 37 minutes seulement et j’ai l’impression d’avoir vécu une éternité. Another Second Chance est d’une beauté rare, il me « réconcilie » (même si je n’ai jamais vraiment été fâché…) avec le post-rock alors que j’étais plutôt dans une passe electro ou même métal. Merci, Baulta, de m’avoir offert cette parenthèse inespérée où le temps s’est délicatement arrêté pour laisser place à l’instrospection. Longue vie à vous.
- Guillaume