Ils sont arrivés! Et cette année, ils sont 4, nos albums de l’année. Un par tête de pipe, comme dirait ta grand-mère. Profitez de ces pépites, en espérant qu’il y en aura autant en 2021.
- Guillaume
Anthony
clipping. – Visions of Bodies Being Burned
Avec un peu de retard, Visions of Bodies Being Burned complète le fabuleux diptyque entamé l’année passée. Cette année de différence entre les deux parties permettra à l’auditeur totalement imprégné de There Existed an Addiction to Blood de découvrir cet aboutissement sous son meilleur angle. Le trio ne diverge pas de sa formule d’horrorcore pour cet opus ; au contraire, il l’approfondit et la complète si bien que le résultat final en devient meilleur que la somme de ses composants.
Le son déjà unique du groupe prend sur ce double album un nouveau tournant, clipping. continuant d’honorer l’histoire du hip-hop à travers ses références soniques, et est ici doublé d’un hommage aux sous-genres des films d’horreur qui nous ont gracié pendant les années 90. Un album à plusieurs couches donc, que l’auditeur prendra plaisir à décortiquer de fond en comble, d’autant que les musiciens n’hésitent pas à passer du (limite) radio-friendly au noise (limite) inaudible en l’espace de quelques instants.
Bandcamp : https://clppng.bandcamp.com/album/visions-of-bodies-being-burned
Guillaume
Oranssi Pazuzu – Mestarin kynsi
J’ai donc choisi l’album qui m’a le plus surpris, en première position. Surpris, tout d’abord parce que le black-metal n’est pas mon genre de prédilection et que je ne vous aurais certainement pas cru si vous m’aviez dit que je mettrais un jour un tel album au sommet de mes albums préférés d’une année. Ensuite, surpris à nouveau par les mélanges stylistiques… Associer une sorte d’ambiance de space-rock au black metal avec une maîtrise aussi élevée relève de l’exploit.
Mestarin kynsi est une merveille de composition où de nombreux climax s’enchaînent grâce à leur intensité grandissante. C’est pendant ces moments où la sauce monte que le groupe montre sa capacité à construire des ambiances progressives véritablement prenantes. Sans parler de ce chant diabolique qui ne plaira pas à tout le monde… Oranssi Pazuzu est un des rares groupes que j’ai suivi en live sur la toile pendant le premier confinement, tant ils me fascinaient et me fascinent toujours autant aujourd’hui. Il n’y a plus qu’à les voir se produire sur scène, dans la vraie vie!
Bandcamp : https://oranssipazuzu.bandcamp.com/album/mestarin-kynsi
Tiph
Emma Ruth Rundle & Thou – May Our Chambers Be Full
Pouvait-il en être autrement ? L’union d’Emma Ruth Rundle et Thou laissait rêveur sur papier. La « collaboration » ne déçoit absolument pas, et je mets ce mot entre guillemets car selon moi (et Anthony également dans son classement et son ressenti), on parle bien d’un véritable groupe. Preuve en est, les artistes remettent le couvert en janvier 2021 avec un EP additionnel à ce chef d’œuvre. M.O.C.B.F. est un subtil mélange des deux univers, qui s’accouplent si bien pour créer une sorte de punk sludge anarchiste et poétique à la fois.
L’un ne prend jamais le pas sur l’autre, ils se confondent parfaitement et comme je l’avais mentionné dans ma chronique à l’époque, Emma est cette douceur que Thou ne peut ou ne sait pas exprimer. Alors que Thou est cette puissance et cette violence qu’Emma ne veut ou ne sait pas exprimer.
En prime, j’attribue à « The Valley » le titre de meilleure chanson de l’année. Quand nous l’avons diffusée à la radio, le studio tremblait d’émotions, j’en avais presque les larmes. Comme maintenant.
Je vous laisse sur cette citation d’Emma qui me parle :
But if you have given up in the valley
And if you have given all to its wake
It’s just another endless night fall around me
Just another fucked up thing I can’t save.
Bandcamp : https://thou.bandcamp.com/album/may-our-chambers-be-full
Mats
Ludwig Göransson – The Mandalorian Season 2 OST (vol 1 & 2)
Tous les fans de Star Wars (sauf exceptions) vont être d’accord, The Mandalorian est probablement ce qui est arrivé de mieux à la franchise depuis la prélogie (à l’exception peut-être de Rogue One), offrant cet équilibre quasi parfait entre fan service et nouveautés. Outre la claque visuelle (avec une photographie à tomber) et son caractère révolutionnaire (dans la façon dont elle a été produite) de la série, c’est le soin tout particulier apporté à son ambiance sonore qui est remarquable. Parvenir à faire un véritable travail de création pour une saga hantée par les thèmes de John Williams relevait de l’exploit, et qui d’autre que Ludwig Göransson pouvait en être capable ?
Avec Hans Zimmer, le compositeur suédois est à mes yeux (et mes oreilles) le plus intéressant de ces dernières années. L’un comme l’autre est parvenu à me réconcilier avec les musiques de films, apportant ce qu’il faut de modernité et d’excentricité, loin de l’image parfois pompeuse et poussiéreuse du genre. Pour The Mandalorian, Göransson a su puiser dans toutes ses influences (aussi bien africaines qu’électroniques, voire carrément metal, et j’en passe) pour créer des thèmes inoubliables (sans oublier les différents remix du principal), faisant de la musique presque un des personnages à part entière.
Si The Mandalorian n’est pas une série sans défaut (on pourra toujours chipoter sur des détails), elle possède des qualités indéniables, dont son excellente bande originale fait partie. La série aura également eu le mérite redonner beaucoup d’espoir aux fans quant à l’avenir de la franchise, et rien que pour ce dernier point, le titre de série de l’année n’est pas usurpé.
Vivement la saison 3. This is the way.
Extrait : https://youtu.be/Vt0T2QlWf8c
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C’est ainsi que s’achève notre année 2020, en musique, comme toujours.
- L’équipe NMH