Nous profitons de la semaine consacrée à notre beau pays pour vous faire découvrir ce duo de manière un peu plus complète qu’un chronique journalière. Black Narcissus le mérite. Ces deux gars-là ont compris comment mêler l’ambiance subtile du post-rock à des arpèges délicats à la guitare, sans oublier une petite dose de blackgaze et de blast. Car contrairement aux autres groupes du genre, qui proposent souvent de gros riffs bien mélancoliques que j’adore aussi, détrompez-vous, ici on penche du côté vraiment… oui, subtil. Il n’y a pas d’autres mots. Enfin, si, voici d’autres mots pour préciser pourquoi j’aime tant cet album.
Pas moyen de vous parler de Black Narcissus sans que je fasse une référence à musicformessier, par exemple. Disons que si du côté du hongrois, on se trouve clairement plus dans quelque chose d’ambient, ici, bienvenue dans l’univers du post-rock avec une belle tendance progressive délicate. La section rythmique est tout à fait originale, elle aussi, et s’accorde parfaitement avec les arpèges proposés et les quelques solos, souvent courts, mais tellement intenses, que l’on retrouve tout au long du disque (la fin de « Unlike The Fire That Forged The Blade, I Remain Unkindled« , bordel qu’est-ce que c’est beau!). C’est ce groove qui persiste de la première à la dernière note de l’album qui fait que vous n’appuierez pas sur stop avant la fin du dernier morceau.
Puis, dès le second morceau, le duo passe du côté obscur avec un passage qui titille le blackgaze du bout des doigts. Pour revenir vers une délicatesse presque pure. C’est ça, Black Narcissus, c’est le dosage parfait et le bon timing de changement d’ambiance. Le souci du détail et l’envie de bien faire. Ils déploient aussi un sens de la mélodie très juste que j’ai du mal à ressentir dans d’autres formations, pour lesquelles j’ai énormément de respect et que j’aime souvent pour d’autres raisons, d’ailleurs. Mais là, la technique et l’émotion se marient à la perfection pour un rendu tout à fait… charmant. Je crois que c’est le mot qui leur colle à la peau. Charmant.
Puis je redescends sur Terre. Et une question me vient à l’esprit. Qu’attendent les labels pour sauter sur ce groupe et produire leur musique sur vinyle (ou CD, je ne suis pas chiant… même cassette, tiens)? Merde, on est en 2020, Black Narcissus sort un album de post-rock que les fans s’arracheraient en format physique tant il est diversifié, et personne ne les sort? Allo? N’y a-t-il personne pour promouvoir cette merveille? En plus, imaginez cette pochette de fou trôner au dessus de votre platine, ça aurait quand même de la gueule. C’est magnifique, tout aussi subtil et délicat que leur musique, sans oublier cette touche d’ombre et de mystère qui transpire tout au long de l’album.
2020 nous aura donc prouvé une chose : elle n’est pas totalement une année de merde. Heureusement qu’on a la musique. Heureusement qu’on a Black Narcissus.
- Guillaume