La mort est partout. Particulièrement en ce moment. On ne fait qu’entendre ça, tous les jours à la T.V., à la radio… Autant de morts par jour de la Covid, et quand ce ne sera plus ce virus de merde, ce seront les meurtres, les attentats à la bombe, les morts du cancer qui animeront vos J.T. du soir. C’est un sujet parfois cliché dans l’art en général. Mais s’il est si souvent choisi pour décrire une émotion, c’est probablement parce qu’il est très peu connu. Tout le monde sait ce qu’est la mort, et pourtant personne ne la comprend vraiment. Qui sait expliquer ce qui se passe après la mort? Personne. Il y a des spéculations, des idées, des fantasmes… Pas de vérité. Pas encore. Alors c’est aussi le titre choisi par les américains de Coastlands. Un sujet qui colle à la peau de la musique qu’ils proposent de ce nouvel album sorti chez Dunk!Records, notamment.
Si le visuel choisi colle lui aussi à la musique et au titre, on ne peut nier que le groupe prend un virage beaucoup plus sombre que sur les précédents albums. S’agit-il pour autant de métal? Selon moi, pas vraiment. Et c’est ce qui fait la force de Coastlands. Un peu comme pour un Russian Circles par exemple. Ils parviennent à rester du côté post-rock aérien en y apportant une petite touche d’accents plus lourds, créés par ces riffs détonants, en l’occurrence. Ce nouveau visage de Coastlands, je l’apprécie de tout mon cœur. Grâce à Death, le collectif s’affirme un peu plus comme faisant partie de cette vague de groupe qui contribue à renforcer l’identité de tout un genre (RANGES, Pillars, Appalaches…).
Et lorsque je disais qu’il ne s’agit pas de métal, les membres tentent de me faire mentir en proposant du blast tout à fait jouissif sur certains morceaux… Dès le premier en fait, « Abandoner » est une réussite. C’est typiquement le genre de morceau qui vous fait rentrer dans un album dès le départ, pour ne plus jamais vous en décrocher. Idem pour « Feverwind » qui ajoute à ce blast un riff mélancolique à souhait. Sublime. Quelle surprise de retrouver un groupe qui avait plutôt tendance à pencher vers l’ambient, du côté de la puissance et de l’affirmation. Aucune fausse note. Bravo. « Dead Friends » est une preuve qu’ils n’ont pas perdu ce côté plus rêveur de leur personnalité… Pour me faire mentir à nouveau et proposer du chant crié sur la fin de ce même morceau. Bravo.
Coastlands s’inscrit dans cette lignée de groupes américains qui se soutiennent les uns les autres pour populariser un genre souvent décrié. Et Death est bien parti pour être un des albums de post-rock les plus influents de cette année. Posez-vous tranquillement le soir, montez le son et tentez de ne pas délirer en pensant au jour où vous quitterez ce monde. Que retiendra-t-on de vous, le jour où vous disparaîtrez physiquement de cette bonne vieille Terre?
- Guillaume