Un nom. Qoniak. Un album. Mutatio. Un extra-terrestre. Et il est jaune. Enfin, on ne sait pas vraiment. La partie du cerveau gérant la logique se bloque. Les cours s’inversent. Les codes ont changé. Altération ou pas ? Tiph dépassé, Tiph en orbite, Tiph se débugge, dans l’axe de la Terre, à la limite de l’apostrophe de l’éclipse lunaire. Troisième, quatrième, cinquième galaxie ? Y’en a une cinquième ? Ah beh oui, la Suisse mon ami, la Suisse (tiens y’a le coronavirus là-bas ? Oups égarement politico dépressif non désiré). Revenons aux moutons électriques, ceux que j’aime trop.
Qoniak est dans le jargon terrestre ce que l’on pourrait qualifier d’OMNI. Un Objet Musical Non Identifié. L’OMNI est pas sorti au hasard hein si jamais, vu que le thème tourne autour des Aliens, je me disais que ça ferait un peu stylé tu captes ? J’aurais pu sortir aussi un OVNI. Un Objet Vidéofantasmagorique Non Ignorable. Car oui mon ami, une fois que tu as écouté Qoniak, tu ne peux plus l’ignorer. Tu ne peux pas dés-entendre ce que tu as entendu, t’es d’accord avec moi ? Qoniak, tu vas te le repasser plus d’une fois. Crois moi sérieux. Tu vas t’helvétiser (t’as compris ? Helvète, la Suisse).
Qoniak, c’est une sorte de breakcore où t’as deux types au moins aussi allumés que moi. Il y a une batterie (une vraie en plus bouahh) et un autre type avec des pads, des synthés, des fils partout et des chaussures jaunes. Si ce n’est qu’en plus d’être breakcore un peu, c’est disco version Super Nintendo (ce moment ou Mario s’enfile la princesse, toi aussi t’as fantasmé avoue?). Hummus Records a vu clair dans le jeu de ces deux types en les sign(al)ant. Ça swingue grave et ça se permet même de partir dans un psychédélisme robotico non humanisé.
La première partie de l’album c’est l’accroche, le fun, le « Hein c’est quoi ça ??? ». « Scoul » et « Coac » en ouverture sont les deux gros singles. La batterie rythmée et des notes méga chaudes (à l’oreille ça sonne à l’aise, mais c’est pas de la tarte). Les fans d’Igorrr vont kiffer leur mère. Les toxicos aussi, remarque. Impossible de pas mover (tiré de l’anglicisation To mouvoir) son p’tit body grassouillet sur des sons pareils (même mon chien il danse). A la fin, le type il tourne tous les boutons à donf. Ça défonce tout. Et c’est pas près de s’arrêter. « Ipsum » lorgne vers un expérimental Roger Rabbit. On veut sa peau et on se la décortique en bruits bizarres mais tellement bien accordés les uns les autres. L’album se complexifie et ça ne va pas s’arrêter en six bons chemins non ? (ben ouais, il y a encore 6 compositions hein).
Mais tant qu’on parle de Roger Rabbit, on sait qu’on veut sa peau. Mais qui ? « Baobob », le redoutable ninja de la quatrième galaxie ? Car oui, il pouvait pas venir dans la cinquième, il avait pas le permis de travail. L’ambiance est plus policière, le meurtrier n’est pas loin. Et il est jaune. Ou bien un Man In Black. Enfin soit, il est pas là pour rigoler. Et en prime, on découvre son histoire sur « Rooin », la planète où il a grandit. D’abord trop puis pas assez. Une histoire triste de sept minutes mais à la fin il s’en est sorti. Il aimait bien être espiègle et les notes de musique le transfèrent dans ton animus cortex. Son meilleur pote était Panda, il a fini pendu au téléphone. Cela n’a aucun sens tu penses ? Écoute l’espièglerie, tu verras, j’ai raison. Les notes te racontent la story.
Moi, je suis toujours en train de faire n’importe quoi, assis et gentil. Mes épaules se déboîtent sur le breakchoriste « Qo ». Finalement, Mario fait du Death Metal mais les instruments ne sont pas accordés. Et il joue avec des cuillères tu vois. Tu voulais du bordel en attendant l’arrivée de Panda dans la cinquième galaxie ? Non faut arrêter les questions Tiph, personne ne te répond, pas même l’extra-terrestre jaunâtre (oui entre temps, il a chopé le covid-22, version 2.0 du 19, premier cas en Suisse il paraît). Le cerveau, ah oui voilà, faut que je trouve un moyen de le remettre en place. Comment je fais ? Ah en faisant de la « Gaudens », mal orthographié, signalé au Guinness Book des records ratés, toujours pas de réponse actuellement. Enfin soit, faut rentrer sur Terre pour remettre la ciboulette en place. Les étoiles défilent derrière, l’extra-terrestre rentre sur Terre (donc pas chez lui forcément).
Mais pas de chance pour lui, il atterrit dans le « Bokal ». C’est la zone d’expérimentation de Qoniak. Il va tourner en rond pour chercher une sortie qui n’existe pas. Comprenez par là que le groupe invente le breakdoom. Et Panda est toujours décédé, on se larmoie un peu sur son sort s’il vous plaît. Notre E.T de la cinquième galaxie est rentré à la maison. Il va devoir échafauder un plan de revanche vu que c’est pas lui qui a sauté la princesse (Satané Mario). L’album s’achève en chill version Archive ou Puscifer, un des deux, celui qui lèvera le doigt en premier. Le cerveau est remis. Je crois.
J’ai écouté Qoniak avec un Calva, c’était vraiment bien. J’ai écouté Qoniak avec un Whisky, c’était encore mieux. J’ai écouté Cognac avec un Qoniak et c’était dément (Non, le rédacteur en chef, tu touches pas à l’inversion, hon!). Bon, faut dire aussi qu’après trois digestifs, je commence à être bien bien genre panda au téléphone (enfin quoique…). Si Qoniak reste l’OMNI, alors on peut aisément dire que Mutatio est son OVNI : son Orgasmique Vinyle Naturellement Intense. Ça marche aussi avec Idiot mais les musiciens auraient lancé un crack boursier sur la Belgique (vu qu’on va avoir un gouvernement ce serait con… NDLR : En fait on en a un maintenant). Délectez-en vous car ça fout la pêche et on dit plein de conneries après. Promis.
Bonne écoute (et bon enfilage).
- Tiph