J’ai découvert Flies Are Spies From Hell au Dunk!Festival en 2016. Ils venaient à peine de sortir leur album Underdog Underfoot (bon en fait ça faisait un an qu’il était sorti…) et m’avaient infligé une de ses claques dont je me souviendrai longtemps. Déjà, rien que leur nom : Les mouches sont des espions des enfers… Bon, ce n’est pas très sexy en français mais qu’est-ce que c’est poétique. Diablement poétique. Cinq mots et ils racontent une histoire à eux seuls en provoquant un tas d’images chez l’auditeur. Ça correspond tout à fait à leur style musical : poétique, complexe et varié. Ce Final Quiet confirme le talent du groupe et le classe au sommet du classement des groupes de post-rock qui permettent à la scène de continuer d’évoluer.
Le post-rock mené par le piano commence à s’imposer comme un sous-genre à part entière. C’est un instrument qui se prête bien aux envolées mélodiques du post-rock et qui lui procure une agréable sensation de nouveauté et de fraîcheur. Dès les premières notes de « Nearly Saw A Light« , impossible de ne pas ressentir d’émotion tant les sonorités sont chaleureuses et mélancoliques. Elles m’évoquent le talent mélodique de We Stood Like Kings et je pense qu’on peut qualifier ces deux groupes de précurseurs dans la musique rock moderne instrumentale dirigée par le piano.
Vient ensuite le deuxième morceau, « Last Hour« , qui me fait vaguement penser à quelque chose. Après quelques recherches et une courte discussion avec le groupe, ma pensée est confirmée. Il s’agit bien d’un réenregistrement de « Next Hour« , sorti auparavant sur leur EP Mountain Language. Et quel morceau! A l’époque, la mélodie au piano accompagnée par les quelques arpèges de la guitare m’avait déjà marqué. C’est un réel plaisir de retrouver cette mélodie (emblématique?) sur Final Quiet. C’est un morceau qui s’enchaîne à la perfection avec le précédent et qui a tout à fait sa place dans ce disque. Que dire des deux dernières minutes de ce titre? Je ne sais même pas comment vous l’exprimer tellement je l’adore… Donc le voici pour vous faire immédiatement une idée :
Ensuite, le blanc. Je ne parviens plus à trouver les mots alors que je pose mes mots au fil de l’écoute de ce superbe disque. « Afloat Apart » débute comme un interlude et fait passer les deux premiers morceaux pour une introduction rondement menée. Le film semble avoir commencé et on en a déjà pris plein la vue. La musique devient exaltant à la moitié du morceau, comme lorsqu’on nage, que l’on manque d’oxygène et que l’on sort la tête de l’eau pour en récupérer une bouffée. Et ces petites notes au piano… Les sonorités me font vraiment penser au dernier album d’Ólafur Arnalds, re:member, où il utilise des loops créés automatiquement au fur et à mesure qu’il joue. La texture du son est similaire, pour le plus grand plaisir de mes oreilles.
La suite de l’album est aussi grandiose. Plus sombre par moments, plus énergique à d’autres, le groupe ne se perd jamais et mène l’histoire musicale qu’il racontre d’une main de maître. La musique est comme l’illustration qui l’accompagne, des zones d’ombres éclairées parcimonieusement sans jamais éblouir et ruiner le paysage. Bref… je ne me suis pas ennuyé une seule seconde à l’écoute de Final Quiet. Je suis cependant surpris que cet album n’est pas plus diffusé sur les réseaux. Je vous invite donc à faire comme moi et à partager cet album. N’hésitez pas à acheter le vinyle sur le label Voice Of The Unheard ou sur le Bandcamp du groupe si le coeur vous en dit. Voici les liens.
Voice Of The Unheard : https://voturecords.com/product/flies-are-spies-from-hell-final-quiet-12-preorder/
Bandcamp : https://fliesarespiesfromhell.bandcamp.com/album/final-quiet
- Guillaume