La création d’un label indépendant est toujours un événement important dans l’univers underground musical. Il signifie que la scène est bien vivante et qu’il y a toujours quelques (fous) passionnés qui veulent qu’elle soit pérenne le plus longtemps possible. Rencontre avec Flo et Séb, qui viennent de mettre au monde label, un peu particulier, Wild Bless You! Records.
NMH – Tout d’abord, la question qui peut fâcher. Pourquoi avoir créé encore un nouveau label? On sait qu’il y a vraiment énormément de labels dans la musique alternative, et les petits labels indépendants fleurissent régulièrement pour parfois faner beaucoup trop vite… Quelle est votre plus-value par rapport aux autres, même s’il ne s’agit fondamentalement pas de compétition?
Flo – À une question qui fâche, on va tenter une réponse qui apaise… Tant mieux, s’il y a énormément de labels dans les milieux alternatifs. S’il y a beaucoup de labels, c’est qu’il y a beaucoup d’artistes et beaucoup de culture alternative proposée. Les labels indépendants sont souvent gérés par des gens passionnés. Et, étant convaincu qu’on a tous besoin de plus d’échanges, de culture et de partage, je suis ravi de voir tout cet activisme artistique…
Certains labels disparaissent effectivement rapidement. Mais pendant leur temps d’existence, ils apportent souvent une aide précieuse aux artistes avec lesquels ils travaillent, ils participent à faire découvrir de nouvelles musiques à un public curieux, ils génèrent certainement des nouvelles envies, des nouvelles idées, etc… Et surtout, ils représentent à coup sûr une aventure marquante pour les personnes qui gèrent ces labels. Qu’ils soient éphémères ou non n’est donc pas, à mes yeux, un point important. Tous ces labels ont leur raison d’être, ou d’avoir été.
Séb – Pour ce qui est de Wild Bless You! Records, l’originalité principale de ce label est liée à son intégration dans une aventure artistique plus large, le collectif Founding our own Glorious Chapels, basé ici, à Nancy, sur La Colline. Ce collectif regroupe plusieurs activités : des créations musicales appelées Chapelles, l’organisation de concerts privés, Les Concerts de la Colline, d’un festival privé, le Wild Hillfest, et des activités artisitiques variées, plus indépendantes, gérées par des amis, regroupées sous l’appellation Their Glorious Choirs.
On ne peut donc pas vraiment raisonner en termes de plus-value pour les musiciens dans notre cas, car on s’adresse en premier lieu à ce réseau de la Colline, c’est-à-dire aux groupes amis. Si tu nous croises sur un de ces chemins, et que tu aimerais sortir un album, et bien on peut en discuter, et voir si on peut t’aider. Et avec le sourire en plus.
Pour moi, Wild Bless You ! Records, c’est une carte supplémentaire dans notre petit monde. La musique y a une place très importante, mais tout ça n’aurait aucune valeur sans cet esprit de rencontre, de festivité et de mise en commun. Et avec ce label, on enrichit ce concept.
Flo – Je rejoins totalement Séb. Pour ce qui est de notre plus-value, je pense simplement qu’il n’y en a pas. Ce sera le plaisir qu’auront les artistes à travailler avec nous, le plaisir qu’auront les gens à découvrir les disques que nous proposerons, le plaisir qu’auront les gens qui nous apportent leur aide à le faire, le plaisir qu’on aura, avec Séb, à piloter tout ça, qui donneront sa raison d’être à ce label, son identité, et son intérêt.
NMH – Comment avez-vous eu l’idée de créer ce label et quel est le “concept” original, s’il y en a un? Une anecdote par rapport au nom?
Séb – Créer un label ? Évidemment tout ça est parti d’une idée à la con… (private joke).
Pour l’édition du Wild Hillfest 2019 (festival privé que nous organisons avec Flo et ma copine, depuis 2 ans), Flo avait envie de sortir une compil de tous les groupes qui ont joué sur La Colline. Il se trouve que, techniquement, je pouvais l’aider. Donc, naturellement, entre deux réunions de préparation du Wild Hillfest, on a commencé à produire du CD. En faisant ça, on a réalisé qu’on avait les moyens de dépanner des copains.
Le cerveau de Flo étant toujours à 200%, l’idée du label n’était plus très loin. Et puisqu’on avait encore un semblant de place dans nos agendas, on s’est mis à y réfléchir sérieusement. En interrogeant quelques amis musiciens autour de nous, les retours n’ont été que motivants et encourageants, alors on s’est lancé…
Flo – L’idée de ce label me trottait en tête depuis quelques années, en fait. Parmi plein d’autres idées, envies, et projets plus ou moins flous. Je ne pensais pas consacrer du temps à cette envie avant longtemps. Je n’étais même pas certain de vouloir la concrétiser un jour. Puis, comme explique Séb, tout s’est finalement débloqué naturellement, en quelques échanges. En proposant de se joindre à moi dans cette aventure, il a provoqué le déclic qu’il me manquait. Et ce qui était une idée assez vague et lointaine s’est transformé en sorte d’urgence viscérale… Wild Bless You ! Records vient s’intégrer dans la démarche artistique du collectif Founding our own Glorious Chapels, en créant un maillon supplémentaire entre toutes les activités de ce collectif. S’il y a un concept original, c’est celui-ci.
Séb – Quant à Wild Bless You ! Records, on a creusé longtemps pour le trouver, ce nom. On avait l’idée générale autour d’un vague thème « la religion du trio sauvage ». C’est difficile à décrire, mais après plusieurs jours de réflexion – et quelques bières aussi – c’est le logo qui nous a définitivement mis d’accord. Une aventure humaine quoi, une de plus…
Flo – Oui, ce nom a réellement fait l’objet de plusieurs heures de recherches, de débats et de discussion. A mes yeux, « Wild Bless You ! Records » est une déclaration d’attention et de gentillesse. A mi-chemin entre « On vous aime », et « Prenez-soin de vous ». Un appel à la communion avec la nature et le sauvage, présents autour et en nous. Je pars loin peut-être, mais j’aime tellement ce nom…
NMH – Votre label est fort lié au concept de “chapelles”, qu’est-ce que c’est? Pouvez-vous décrire le principe de celles-ci?
Flo – Du principe des Chapelles est né le collectif Founding our own Glorious Chapels, puis le label Wild Bless You ! Records. Donc, effectivement, tout est lié.
Une Chapelle est un groupe de musique, plus ou moins éphémère, réunissant des musiciens venant de villes, de pays et d’univers musicaux différents. Et qui, dans la majorité des cas, ne se connaissent pas avant la première « réunion de chapelle ». L’idée est que chaque chapelle se réunisse quelques jours par an pour composer ensemble. Puis pour enregistrer un disque, donner quelques concerts. Et disparaître. Chaque chapelle adapte son fonctionnement selon les musiciens la composant, mais le concept initial est celui-ci.
La première chapelle, à la base de ce concept, a été The Chapel of Exquises Ardents Pears.
L’EP enregistré avec cette chapelle, TorqueMadra (2017), est donc considéré rétroactivement comme le premier disque du label Wild Bless You ! Records. Trois chapelles sont actuellement en cours. A Wandervøgel’s Chapel devrait enregistrer un disque en 2020 ou 2021, qui sortira sur le Label.
NMH – Faut-il nécessairement fonder une “chapelle”, ou en faire partie d’une certaine manière, pour être produit sur votre label?
Séb – Le Label produit les disques de deux types d’artistes : ceux des Chapelles, et ceux des amis, que nous regroupons sous l’appellation The Wild Bunch, la Horde Sauvage… Les artistes de The Wild Bunch gravitent déjà autour du collectif. En ayant joué, par exemple, lors des Concerts de la Colline ou du Wild Hillfest, en ayant déjà participé à une Chapelle, ou en faisant déjà partie, tout simplement, de nos amis proches. On n’a pas du tout l’ambition de démarcher des groupes. On s’adresse aux gens qu’on aime pour ce qu’ils font ou ce qu’ils sont.
Wild Bless You ! Records n’a pas non plus pour ambition de produire beaucoup de disques, et d’être une sorte de label référent. Notre unique ambition est d’aider nos copains passés sur La Colline à promouvoir leur musique, de créer des échanges, et de prendre du plaisir à le faire.
NMH – Quels formats allez-vous privilégier? Vinyles, CDs….
Flo – Toutes nos premières sorties seront uniquement en format CD, car on se lance dans l’inconnu… La production de CD représente un risque financier plus faible, et nous permet donc d’envisager plus de sorties d’albums que le format Vinyle. L’avenir nous dira ensuite ce que nous pourrons faire.
Séb – Oui, même si on adorerait faire du vinyle, parce que ça a vraiment de la gueule.
NMH – Que pensez-vous de la renaissance des anciens formats (vinyles et surtout, plus récemment, cassettes!!!)? J’aimerais avoir votre point de vue en tant que label, c’est d’autant plus intéressant.
Séb – Concernant le vinyle, il me semble que la renaissance soit passée en mode croissance, puisque même les supermarchés en vendent. Mais ça n’enlève rien au charme de l’objet et au son particulier que dégage le vinyle. Un vinyle, c’est classe. Concernant la K7, j’adore, j’ai encore toutes mes K7 que je n’ose pas jeter. Par nostalgie ou par respect. Je ne sais pas. Mais ça fait 25 ans qu’elles sont dans un carton, au cas où. Mais j’avoue que je n’ai jamais réécouté de K7 « nouvelle génération » depuis leur renaissance. Donc, je ne sais pas encore si c’est la classe… Cool, une nouvelle expérience !
Flo – Il y a 10 jours, nous n’étions pas encore un label. Je ne suis pas certain que mon opinion soit donc pertinente… Mais à titre personnel, comme Séb, j’aime les objets, et suis un peu collectionneur. Pour la musique, je n’arrive pas vraiment à me mettre aux formats dématérialisés. J’aime choisir un CD ou un vinyle sur une étagère, regarder l’artwork, ouvrir le livret, sentir l’odeur du vieux carton des anciens vinyles, voir le nom, écrit au stylo, de la personne à qui il a appartenu, etc… Donc je suis content, pour les amoureux des objets et pour moi-même, de voir ces formats renaître. Et en même temps, je comprends totalement ceux qui préfèrent écouter leur musique sur ordinateur ou téléphone.
NMH – Quels genres allez-vous promouvoir? Avez-vous fixé une “ligne éditoriale”?
Flo – Avec Séb, on a l’immense chance de partager une même vision des choses quant à la musique. Une même sensibilité. Pas en terme de genre musical, mais en terme de curiosité et d’esprit. Pour moi, la musique importe finalement peu. Les notions de scènes musicales, de genres, etc… ne m’intéressent pas. Ce sont les gens qui la composent, la pensent, la jouent, ainsi que leur façon de le faire et ce qu’ils souhaitent véhiculer à travers, qui importent.
Séb – Notre ligne éditoriale est totalement subjective. On sortira les disques des gens qui nous touchent. Humainement. Musicalement. La seule chose que nous pouvons garantir quant aux disques présents sur notre label, c’est qu’ils ont été faits par de belles personnes, à nos yeux, passionnées et intègres artistiquement.
NMH – Avez-vous déjà une release de prévue? Avez-vous d’autres groupes intéressés?
Séb – Deux disques sont sortis rétroactivement sur Wild Bless You ! Records :
- L’EP TorqueMadra, sorti en 2017, par The Chapel of Exquises Ardents Pears, évoqué par Flo.
- La triple compilation Songs from Friends to Friends, regroupant 25 titres de 25 groupes s’étant produit lors des Concerts de la Colline, de 2013 à 2018. La compil à l’origine du label.
Le 8 mai 2020 sont sortis deux disques du musicien heklAa, qui est venu jouer au Wild Hillfest 2019, et qui joue dans une chapelle (A Wandervøgel’s Chapel) :
- son disque Pieces of You – vol.2 The Voices Works
et
- le double album Pieces of You – The Complete Works, regroupant Pieces of You – vol.2, et Pieces of You – vol.1, sorti en 2015. (NDLR : retrouvez les chroniques de ces deux disques ici et ici)
Quelques semaines plus tard, on sortira le nouveau disque du groupe lorrain Anozel. Ils ont participé au Wild Hillfest 2018 et à un concert de la Colline.
Et pour la suite de 2020, 3 ou 4 autres sorties verront le jour. Mais ca reste un secret pour le moment… On peut juste dire que ca sera les disques de copains, qu’on est ravis de les accompagner et qu’ils nous fassent confiance.
NMH – Flo, tu es très “philosophe” dans l’âme, c’est l’impression que j’ai depuis que je te connais, notamment lorsque tu m’as expliqué aimer observer les gens pendant un concert plutôt que le concert en lui-même, me disant que le réel spectacle est là, et pas sur scène. Comment vas-tu inclure cette philosophie, cette vision que tu as, dans ton label?
Flo –Je prends ta remarque comme un compliment (NDLR : c’était vraiment un compliment… Ouf!), et t’en remercie. J’ai un besoin de comprendre les choses, les gens autour de moi, pourquoi je fais des trucs, etc… et je suis très souvent à la recherche d’un sens à tout ça. A la recherche d’une sorte de vérité, propre à moi.
Pendant un concert, j’aime regarder le public, c’est vrai. Plus que l’artiste, souvent. Ca me touche. Pour moi, ce qui se passe sur scène, c’est le spectacle. Il y a souvent des lumières, un jeu de scène, une set-list préparée, etc… La vérité dans tout ça, à mes yeux, se passe dans le public. Ce que les gens ressentent, le moment qu’ils sont en train de vivre. Ca me touche énormément de voir tous ces petits gestes dans une foule. Des sourires, des larmes. Quelqu’un qui va lever le poing à un moment donné. Deux amis qui vont trinquer ensemble. Une accolade… Quand je pense aux plus beaux concerts que j’ai vus, je ne me souviens pas forcément de ce que le groupe a joué, des enchaînements de morceaux, etc… Je me souviens de la période de ma vie correspondant à ce concert. Des personnes avec qui j’étais. De ce qu’on a partagé ensemble, …
Et, pour moi, la magie absolue d’un concert, c’est quand tu aperçois ce genre de vérité également sur scène. Quand le musicien n’est plus réellement musicien. Quand il devient « quelqu’un jouant juste de la musique pour d’autres personnes », qu’il vit réellement un moment particulier, et qu’un réel échange se créé. C’est ce qu’il y a de magique avec les concerts privés. Quand l’artiste est face à 15 personnes, à 1 mètre de lui, il n’y a plus vraiment de place pour les artifices. C’est brut et c’est vrai.
Je suis bavard, excuse-moi. Ca me passionne…
Pour ce qui est d’inclure une sorte de philosophie dans ce label, je fais tout simplement comme j’ai l’habitude de faire pour les autres activités du collectif dans lesquelles je suis impliqué : faire les choses de la manière la plus désintéressée possible. Sans arrière-pensée autre que le plaisir et l’attention portée aux autres. L’attention portée aux artistes. L’attention portée aux personnes qui suivent le label. L’attention portée aux amis qui nous aident. L’attention portée à tous ceux avec qui nous interagissons, tout simplement.
J’ai l’immense chance d’avoir rencontré Séb, qui a cette même volonté de désintéressement et d’attention. Elle est naturelle, j’ai l’impression, chez lui. Elle est sincère, mais a dû être forcée par le passé, chez moi.
Ensemble, je n’ai aucun doute que notre label reflètera ses valeurs à ceux qui souhaiteront s’intéresser à nos activités.
Séb – Depuis l’annonce de la création de notre label, un ami nous a proposé de nous offrir des sessions live, gratuitement, dans son studio d’enregistrement. Pour nous aider et pour apporter sa contribution à ce projet qu’il trouve beau. Un habitué des Concerts de la Colline nous a également proposé de nous offrir des t-shirts et posters sérigraphiés par ses soins, pour nous soutenir, simplement. Une amie photographe nous offre ses services aussi. C’est extrêmement touchant pour nous. On réalise qu’on est nombreux à faire des choses avec ce même état d’esprit, et c’est beau !
Flo – Tout ça entre en résonnance avec notre démarche. Et je suis convaincu qu’on est dans le vrai. Dans notre vrai. C’est tellement stimulant.
NMH – Je sais, pour ce qui est de Flo en tout cas, que tu as déjà mené des interviews à propos de tes projets, notamment avec nous au Dunk!festival il y a quelques années (NDLR : avec The Chapel of Exquises Ardents Pears en fait!) ! Peux-tu nous dire quelque chose que tu n’as jamais dit dans une interview?
Flo – Ok, parce que c’est toi. Et, tant qu’à faire, ça va être très personnel :
« Ca ne fait que deux interviews, celle-ci incluse, que je me sens légitime de répondre à des interviews. » (NDLR : et j’en suis véritablement touché… Merci!)
Voila… J’ai toujours répondu aux interviews avec un léger sentiment d’escroquerie, estimant que je n’avais pas de légitimité pour parler d’art ou de culture.
Il m’a fallu 35 ans, une petite dizaine de disques sortis, des dizaines et dizaines de concerts donnés, quelques artworks et vidéos réalisés, plein de concerts et de festivals organisés, etc… pour m’accorder le droit de me considérer comme un artiste. Ou tout du moins comme un créatif. Mais ça y est, c’est réglé. Je pense être légitime. Pas plus qu’un autre. Mais pas moins non plus.
Voila, c’est cadeau pour toi !
Séb – Pour ma part, première interview ! Je pensais que c’était réservé aux gens importants… Comme quoi tout arrive, même au petit peuple.
Je trouve ça intéressant comme exercice, surtout sur un sujet qui me passionne follement. Réfléchir à ces questions me permet de formuler clairement mes sensations et envies quant au label. A avancer en somme. Pour cela, je te remercie grandement.
Et bravo pour ton blog New Musical Horizons, ça m’a aussi permis de le découvrir, tu mérites une belle interview toi aussi. (NDLR : De nouveau merci, ça me touche énormément… MERCI!!)
NMH – Voulez-vous ajouter quelque chose? (logo du label peut-être? Autre chose à laquelle je n’aurais pas pensé…)
Flo – Je tiens à profiter de cette interview pour inviter tous les curieux à découvrir le label Voices of the Unheard Records. Ce label est géré par Yannick, qui est basé à Paris (NDLR : Un article paraîtra tout prochainement à ce sujet d’ailleurs). Je ne le connais pas personnellement. On a juste échangé à quelques reprises par mail, ces dernières années, et il a toujours pris sur son temps pour me répondre avec une réelle gentillesse et passion.
Son catalogue est superbe, avec des artistes qui intéresseront certainement les lecteurs de New Musical Horizons. Ca se passe ici : https://voturecords.com/
Et merci Guillaume de nous avoir proposé cette interview, et pour l’intérêt que tu portes à notre aventure.
NMH – Avec GRAND plaisir!
Séb – Merci à toi ! Au plaisir de te croiser sur la Colline.
- Guillaume