Lors de soirées romantiques avec ma compagne, genre petit repas sympa, une bonne bouteille de vin, tout ça tout ça, je n’ai de cesse de chercher des groupes qui prévalent l’ambiance et surtout l’excellence, quel que soit le style, mais on revient souvent à l’instrumental. Forcément, me direz-vous. Mettre du grindcore ne serait pas une idée des plus judicieuses pour une soirée à la lueur des chandelles. Cela m’a amené à un constat : un groupe sur deux pour lequel j’opte provient du Nord et plus précisément de Suède. En effet, selon moi, la Suède est le pays de la Musique, sous toutes ses formes. Vous êtes prêts?
Cult of Luna, Oh Hiroshima, Ghost, Dark Tranquillity, In Flames, The Hives, The Cardigans, At the Gates, Roxette, Army of Lovers, Hypocrisy, Meshuggah, Shining, Europe, Opeth, Grand Magus, Blood Bath, Blues Pills, Candlemass, Nasum, Tiamat, Graveyard, Avatarium, Amon Amarth, Arch Enemy, Diablo Swing Orchestra, Katatonia, Witchcraft, Soilwork, Marduk, Bathory, Pain, Amaranthe, Avatar, Watain… Et pour terminer, un des groupes qui a vendu le plus de disques au monde et depuis la nuit des temps : les légendaires ABBA. Et j’en ai certainement oublié.
Il est bien évident qu’on ne peut pas tout aimer (moi-même certains m’horripilent), mais il faut savoir accepter le degré de qualité musicale proposé par ce pays et ce dans tous les styles. Et vous en connaissez tous au moins une partie à coup sûr. Comment font-ils pour être au top dans tous les domaines ? Si quelqu’un est chaud d’ouvrir un débat, je suis chaud.
Dans notre cas et pour revenir à nos moutons électriques, les références sont les groupes premiers cités. Comment exister alors que ces deux monstres sont dantesques et écrasent tout sur leur passage ? La réponse est simple : en proposant sa propre vision et se libérer de toute contrainte. Laisser épanouir sa liberté. BARRENS applique cette formule et peut-être sans s’en rendre compte, apporte une dimension supplémentaire à la frontière entre le Post Rock et le Post Metal. Le genre d’hybride que j’aime.
Paru chez Pelagic Records, qui est un premier gage de qualité, les Suédois proposent un premier album de très haute valeur. Tour d’horizon requis.
Après une brève intro, on entre dans le vif du sujet avec l’énorme « Atomos » en extrait, qui se trouve être un bon résumé du son du groupe : une musicalité à mi-chemin entre post rock et Post Metal. C’est lourd mais construit comme un titre purement Post Rock. Year Of No Light n’est jamais très loin, Caspian non plus. Je ne suis pas musicien mais je pense que ça se joue beaucoup dans la distorsion désirée par le groupe.
Également dans cette approche Post Rock, les compositions ne sont pas très longues. « Oracle Bones » nous envoie dans les airs à bord d’un F-18 lancé à la vitesse du mur du son mais te laisse apprécier la beauté du paysage. « Grail Marker » fait la part belle uniquement au synthé, conférant une ambiance futuriste, genre Tron ou Blade Runner (eh tu crois quoi toi l’allusion du mouton électrique hein ?). « Arc Eye » laisse une forme de mélancolie postapocalyptique envahir la composition. Les accents claviers rappellent un certain Cult Of Luna. Le cinématique « Shifter » vous embarque cette fois dans une voiture à la recherche de l’assassin. Vous connaissez son identité désormais, il faut l’arrêter au plus vite. C’est d’ailleurs le titre le plus court de la galette.
« Penumbra » le titre éponyme nous ramène à un côté funéraire. Une nuit noire, à l’image de la pochette : sobre, sombre, angoissante, intrigante. Elle est en fait une magnifique intro à « The Passing », le morceau le plus progressif de l’album. Toujours teinté de claviers et de lourdeur et de cette ambiance… aérienne je dirais. « Umbra » conclut sur une note atmosphérique et baroque. Une fin de saison d’une série. On attend la saison trois maintenant.
En conclusion, Barrens nous propose des facettes à la fois aériennes et terrestres, ce que je qualifierai de cohérent pour l’ambiguïté proposée entre Post Rock et Post Metal. Ils ont leur propre son, ne copient pas leurs célèbres aînés, s’en inspirent certes, mais apportent leur touche à cette immense fresque suédoise. Penumbra est déjà très bon. Je pense que le prochain sera encore plus puissant et verra le groupe grandir en notoriété, ainsi qu’ajouter leur nom à cette liste en début de chronique dans les plus célèbres du pays.
Bonne écoute
- Tiph
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