Ces temps-ci, je n’ai de cesse d’écouter le nouvel album de Code Orange (dont je proposerai ma chronique je pense à force de le dire) et surtout d’en parler autour de moi. Il est vrai que l’écoute des nombreux groupes instrumentaux Post-Rock/Metal requiert un instant de pure violence à un moment donné. Comme pour mieux replonger. Anodinement, notre rédacteur en chef chez NMH évoque brièvement une ressemble de Code Orange avec Car Bomb. Illustres inconnus en ce qui me concerne. J’écoute… et me voilà absorbé et surtout mon crâne à l’envers. C’est quoi ce bordel ?
Mordial est la quatrième sortie des Américains, actifs depuis déjà 2007. J’ai déjà écouté le disque quatre fois avant de me lancer dans cette chronique. Attention, j’insiste le fait de l’avoir écouté quatre fois aura une incidence sur ma conclusion. Les trois autres albums resteront en suspens pour l’instant. Il est assez complexe et sous peine de vomir mon dernier Alprazolan, on va y aller mollo. Je ne vous ferai pas l’affront d’une analyse purement musicale et instrumentale, je ne suis pas assez calé dans le sujet. Je vous le décris avec mon feeling et mes émotions.
Pour définir le son de Car Bomb, laissez votre imagination prendre le relai et suivez l’idée : les mecs de Gojira ne savent plus quoi faire, ils prennent de la méthamphétamine, ils se mettent du Meshuggah et commencent à jammer comme Mudvayne période L.D 50 en y mettant une pincée de Dillinger Escape Plan (décidemment on revient souvent à eux). Ah oui et pour s’assurer de faire une crise d’épilepsie, on va fait des clips sous champis. Robotisation à l’appui, formes exsangues et couleurs épileptiques à la clé. Du vomi cérébral.
Là est l’idée de Car Bomb bien que les apparences soient trompeuses. Car le groupe distille une musique groove technique et bien mieux maitrisée que l’on ne pourrait le penser. Après une intro faussement calme, « Fade Out, Vague Skies » et « Scattered Sprites » enchainent les riffs démolisseurs en n’hésitant pourtant pas à aérer les compositions de mélodies et chants clairs ça et là.
« Dissect Yourself », le single où j’ai failli perdre mon seul œil, te donne la nausée si tu le visionnes sans assistance psychiatrique. La suite est dans la même veine : groove, lourde, inattendue, complexe et pourtant accessible. Il s’écoute sans effort. Pour tout vous dire, je l’écoutais en faisant la vaisselle et la lessive. Autant dire les assiettes ont jonglé.
Le titre « Hela » par exemple a presque un relent nu metal. À ce moment-là, vous êtes déjà à la moitié du disque et toujours pas lassé. Ce qui fait la force c’est sa diversité tant dans le son que la composition. On a du djent, du death technique et des passages mélodiques sur un seul morceau, en témoigne « Blackened Battery » par exemple. L’éponyme « Mordial » se veut le plus what the fuck. À lui seul, il résume le disque dans sa globalité. « Eyecide » ne sera pas sans rappeler du bon vieux Gojira époque Terra Incognita ou The Link.
La fin se rapproche, « Antipatterns » part dans le death un peu plus progressif. Mais reste toujours groove et à mon sens, toujours ce feeling Mudvayne également, avant un final plus ambiant. Le chant clair m’a dépassé, j’avoue me reperdre dans le disque. Je pensais l’avoir appréhendé. « Naked Fuse » terminera le travail en puissance, force, vitesse mais aussi clarté et growl. Etonnamment, ça me fait penser à DevilDriver.
Fin de la cinquième écoute. Si je dois en retenir quelque chose, c’est vraiment la mixité, la diversité proposée de ce disque. Les titres parfois se ressemblent et pourtant proposent suffisamment de différences pour ne pas se lasser (ouh là).
Autre constat, déjà précité, si à la première écoute, on a le sentiment d’entendre un bordel pas possible, les écoutes régulières permettent d’y entrevoir le coté mathématique de leur son. Cela ne permet de les envisager ni de les décoder mais d’en saisir mieux la puissance et la technicité du groupe. Par contre si tu veux comprendre les clips… bon courage l’ami.
D’ordinaire, je ne serais me peut-être pas tourné moi-même vers ce genre de groupe à tendance death. Peut-être que les fusions de genre, comme Code Orange propose entre nu metal et hardcore, ont préparé mon cerveau à digérer les informations de ce Mordial. Je pourrai attaquer les plus anciennes releases. J’ai passé un excellent moment. Et ça, ça n’a pas de prix(Mordial…. Désolé je devais la faire -_-‘)
- Tiph