Tout fan de post-métal qui se respecte et s’intéressant un peu à la scène belge ne peut définitivement avoir ignoré les gigantesques Steak Number Eight. À ce jour, il reste le groupe que j’ai vu le plus grand nombre de fois (11 !), autant en Belgique qu’à l’étranger. Fort de quatre albums, à chaque fois plus puissant et complet que le précédent, des textes de plus en plus introspectifs, vous pourrez imaginer à quel point mon désarroi fut immense au moment de leur split… pour annoncer dans la foulée le baptême de leur nouveau nom : STAKE.
Seuls quelques chanceux avaient eu un avant-gout de la transition lors des derniers shows du groupe. Mes craintes étaient énormes : pourquoi arrêtent-ils en pleine gloire ce qui leur réussit si bien ? Cela sera-t-il toujours aussi bien ? Et paf : ce Critical Method déboule de nulle part.
Dans l’ensemble, STAKE reprend les bases de Steak Number Eight, à l’exception près qu’ils ont décidé d’aller à l’essentiel : tout démonter. En démontrent les lourds « Critical Method » et Dillingeresque « Catatonic Dreams » en extrait. Les morceaux atmosphériques d’auparavant laissent place à des brulots comme « Careless » ou « Doped Up Salvations« . Cependant, ils ne renient en rien leurs racines en proposant des hybrides comme « The Absolute Center« , « Devolution » ou encore le gigantesque « Human Thrones« . A mon sens, « Eyes For Gold », concluant l’album, est un aboutissement complet et un final comme il se doit, comme un dernier clin d’œil à SN8 avant de définitivement muter en quelque chose sur le prochain opus qui sera à 100% STAKE.
Vous l’aurez compris, je ne suis pas 100% neutre car je suis ce groupe depuis très longtemps et je vieillis avec eux autant qu’ils grandissent et murissent. J’ai fait plus 200 km pour les voir et je les ai vus autant sur des scènes immenses que dans des salles avec dix personnes. À chaque fois, ils ont donné leurs tripes pour assurer des shows dantesques.
Cependant, ce Critical Method est un reboot monstrueux et mériterait d’être le catalyseur qui leur permettra d’être mieux considéré en Wallonie, presqu’inconnu au bataillon. En Flandre, le groupe est limite, et sans exagération, une icône. Dans mes tripes, ils font partie de mon ADN et de mon sang.
- Tiph