Vous devez savoir qu’Anthony et moi avons préparé nos tops respectifs séparément et à aucun moment nous n’avons échangé nos idées pour garder une certaine objectivité dans nos choix. Cependant, nous faisons les émissions ensemble depuis un moment et nous nous connaissons assez bien pour dire que certains albums figureront dans nos deux tops.
Cette année, nous sommes tombés d’accord sur ce qui semblait être une évidence (mais pas forcément, en fait…) au regard de notre amour pour ce groupe scandinave que nous chérissons maintenant depuis pas mal d’années. Mais le choix ne fut pas forcément aisé, étant donné la haute qualité musicale de l’année 2019 dans son ensemble. Plus bas, nous revenons donc sur les raisons qui ont motivé notre choix. Nous vous souhaitons en tout cas une année 2020 aussi riche, musicalement parlant, que celle que nous venons boucler avec cet article. Merci pour votre soutien croissant et bonne lecture (et écoute) 🙂
Roulement de tambours virtuels
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Cult of Luna
A Dawn to fear
L’avis d’Anthony
Après le succès critique et populaire (au moins dans les cercles de genres aussi niche que le post-metal et le sludge) de Mariner, fruit d’une collaboration avec la chanteuse Julie Christmas, le public de Cult of Luna était en droit de se demander où le prochain album les emmènerait, et surtout, s’il arriverait à la cheville de ses prédécesseurs. Avec A Dawn to Fear, dernier maillon d’une chaîne de sorties à la qualité constante, les Suédois prouvent qu’ils ne sont pas de ceux dont on doit douter.
A Dawn to Fear, comme toute la discographie du culte avant lui, dépasse l’heure d’écoute, cette fois-ci de presque vingt minutes ; ce qui en fait leur album le plus long à ce jour. N’ayez crainte cependant, ces minutes n’ont rien de superflu. En laissant à leurs morceaux l’espace nécessaire pour évoluer, Cult of Luna donne aussi à l’auditeur l’occasion de reprendre son souffle entre les passages les plus intenses qui ponctuent l’album. De ce fait, A Dawn est probablement leur album au rythme le mieux maîtrisé, ce qui, en conjonction avec l’identité distincte de chaque morceau, l’empêche de se perdre en longueur ou en répétitivité.
Au niveau des thèmes abordés, les musiciens décident ici de faire table rase de l’atmosphère de science-fiction dont Mariner regorgeait, pour s’orienter vers une ambiance plus similaire à celles d’Eternal Kingdom et Somewhere Along the Highway. Cependant, la direction empruntée par les deux derniers albums n’est pas oubliée, et les synthétiseurs qui ont fait notre bonheur surVertikal et Mariner sont de retour. À ce propos, les couches instrumentales sont encore plus fouillées qu’auparavant, ce qui gratifiera l’auditeur chevronné de découvertes soniques même après écoutes répétées.
Au premier abord, les nouveautés apportées par rapport aux travaux précédents du groupe peuvent sembler superflues ; pourtant, c’est cette recherche de perfection à chaque étape de l’élaboration de l’album, ce souci de combiner ce qu’ils font de mieux en faisant passer à la trappe même les plus dérisoires des défauts d’antan, qui permettent à Cult of Luna de se hisser encore un peu plus haut sur le podium des artistes d’exception.
L’avis de Guillaume
C’est la première sortie du groupe sur Metal Blade Recordings et c’est une vraie réussite! A vrai dire, j’ai lu pas mal de choses à propos de Cult of Luna ces dernières années, j’ai même entendu et lu des rumeurs sur un possible split du groupe, juste avant la sortie de Mariner qui, en 2016, était venu un peu de nulle part. Depuis cette sortie plus que réussie, qui était déjà notre album de l’année à l’époque, le groupe a régulièrement teasé à propos d’un nouvel album que nous avons eu cette année, A Dawn to Fear.
A première vue, c’est un album plaisant, sans plus. J’avais vraiment du mal à m’y mettre, le trouvant peut être un peu plus complexe que les précédents mais sans pouvoir mettre le doigt sur ce qui m’empêchait d’avoir des frissons lors de la première écoute, comme ça avait pu être le cas avec Mariner. Et puis, le temps a fait son effet. Plus j’écoute ce disque, plus je prends du plaisir à attendre mes passages préférés et à profiter au mieux des climaxes.
Puis arrive le concert du 27 novembre dernier, au Trix à Anvers, où je me prends une claque ultra violente, du début à la fin du set de CoL, une setlist parfaite qui m’aura fait découvrir mes morceaux préférés (à part « A Dawn to Fear« , malheureusement) en live. Je découvre également un musicien passionné et passionnant (Johannes Persson), autant sur scène qu’en interview (qui paraîtra très bientôt, je vous le promets), prouvant ainsi que l’on peut faire partie d’un groupe assez connu et rester simple et accessible.
Grâce à ce fabuleux concert et aux nombreuses écoutes au fil du temps, ma vision de ce disque a pas mal changée, au point de le hisser au top de mes albums préférés de 2019. Par exemple, alors que je voyais « The Fall » comme une conclusion sympa, mais assez conventionnelle, maintenant je la vois comme le final explosif rêvé qui n’est pas simplement qu’un crescendo, mais surtout la combinaison des atouts majeurs de l’album, en un seul morceau. A Dawn to Fear est un album incontournable qui prouve que le post-métal est bien vivant à notre époque et que le groupe suédois s’est imposé comme la référence en la matière.
- Anthony & Guillaume