Ranges – Babel

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9 septembre 2019

Dès aujourd’hui, 9 septembre 2019, vous pouvez pré-commander un excellent album, aux formats divers, que je m’apprête à chroniquer ici. Et ce ne sont pas moins de quatre labels qui se chargeront de la distribution du disque donc pas d’excuses pour passer à côté d’une des sorties les plus importantes de l’année lorsqu’il s’agit de post-rock. Nous reprenons ces labels, ainsi que les liens pour commander, à la fin de cet article. Et ce disque, c’est le 4e album de Ranges : Babel. (Si on met de côté leur live@dunk ainsi que les différents E.P. sortis depuis 2014).

Quel plaisir de retrouver le quartet du Montana (États-Unis) et leur post-rock plutôt tourné vers l’ambient et la contemplation. Ranges est un groupe complet, entendez par là qu’ils ne se « contentent » pas de sortir des albums mais qu’ils réfléchissent à tout l’univers visuel qui accompagnera chacune de leurs sorties. C’est là que le groupe se démarque de la scène post-rock même si leurs sonorités ont permis de créer, progressivement et conjointement à d’autres groupes tels que, entre autres, Pillars ou This Patch of Sky, une sorte de « vague » américaine qui n’a de point commun avec les groupes européens que le nom de « post-rock ». Concernant l’aspect visuel, nous y reviendrons dans un article exclusif où vous pourrez lire une interview du groupe abordant ce sujet… En attendant, penchons-nous sur la musique.

Alors ce Babel, il sonne comment? Plutôt bien, même très bien en fait! Même si je suis persuadé qu’il grandira avec le temps et que les écoutes espacées et répétées ne peuvent qu’améliorer le feeling de l’album. Les rageux pourront dire qu’il s’agit de post-rock « classique » et ils n’auront sans doute pas tout à fait tort, mais est-ce nécessairement une mauvaise chose? Non, surtout quand c’est bien réalisé. Ce qui fait la force de Ranges c’est qu’il ne se perdent pas au fil de leur carrière et la cohérence reste de mise album après album. Ils arrivent à tenir leur identité musicale sans se répéter. En effet, là ou The Ascensionist me paraissait plus axé sur l’ambient et les paysages sonores (glacials et montagneux), Babel est plus « terre à terre » et envoie un post-rock plus puissant, lumineux et rythmé que le précédent. Certes les gimmicks qui font du post-rock un genre à part entière sont bien là mais la dose judicieuse d’effets que le groupe apporte les rend uniques.

Les deux singles dévoilés, « Avarice » et « Demagogue« , sont aussi mes morceaux préférés de l’album même s’il est clair que la continuité et l’uniformité des titres confèrent à l’œuvre une qualité indéniable : Babel est un tout indissociable, comme c’est souvent le cas avec les albums concepts. J’apprécie par ailleurs le petit interlude, « Sovereign« , qui permet à l’auditeur de prendre une pause avant d’attaquer l’ascension de « Tower » et de terminer par un fabuleux final d’un peu plus de huit minutes : « Revelation« . Mais globalement, chaque titre est une pièce du puzzle et contribue à faire de Babel un album concept très bien ficelé, propice à l’évasion ou même à la concentration. Il m’est en effet arrivé de lire en écoutant le disque, preuve que Babel raconte, de par ses mélodies, une belle histoire où introduction, déroulement et conclusion sont palpables dès la première écoute.

Babel est un album cohérent à la production irréprochable. Il confirme le talent d’un groupe de passionnés et prouve que lorsque les artistes prennent le temps de proposer quelque chose d’abouti et de réfléchi sans se presser, cela donne des œuvres telles que celle-ci où la complicité et la symbiose d’un collectif se font ressentir jusque dans le delay et l’echo des guitares. Pour ma part, j’ai hâte de vous présenter le coffret Deluxe (déjà sold out!) qui sera, je vous le rappelle, accompagné d’une interview qui vous permettra de plonger un peu plus dans l’univers de Ranges.