L’entrepôt est une des rares salles du sud de la Belgique à proposer encore un contenu underground. Plutôt orientée métal de manière générale, cette fois c’est le post-rock et les arts visuels qui sont mis à l’honneur dans une soirée co-organisée par nos chers amis les Eklektik Guys. Récit d’une soirée parfaite, où potes, bières, arts visuels et bonne musique sont entrés en symbiose.
Il est 20h00 lorsque les portes de cet ancien entrepôt de douane s’ouvrent. Et je redécouvre avec stupeur une superbe salle dans laquelle je ne m’étais plus rendu depuis un (long) moment, ayant habité Mons pendant 5 ans. Une petite salle à l’ambiance conviviale, une mini « Ancienne Belgique » au son incroyable et à l’ambiance atypique. Le temps de boire une bière et de discuter avec les membres de l’organisation et des groupes, je me sens déjà comme chez moi.
Et puis We Stood Like Kings a lancé les hostilités. Les bruxellois, que nous avions vu en octobre 2017 à Bruxelles @ BOZAR (Cliquez ICI pour en savoir plus), jouent toujours leur dernier album, USA 1982, en projetant le film de Godfrey Reggio « Koyaanisqatsi ». Tout en gardant un fil rouge similaire à chaque concert, le groupe se permet quelques improvisations qui procurent aux fans désireux de les voir sur scène à plusieurs reprises, une sensation de nouveauté indescriptible. Le groupe m’a replongé sans effort dans un album que je n’avais plus écouté depuis quelques mois : frissons.
Ensuite, si vous connaissez les Eklektik Guys (et de toute façon, leur nom l’indique), vous savez pertinemment que les choix musicaux programmés seront… éclectiques. C’est donc ALEA(s), un collectif original, qui fait office d’intermède rafraichissant entre We Stood Like Kings et Féroces que nous vous avions également déjà présenté sur NMH. Et quel intermède (le mot est d’ailleurs un peu réducteur car il s’agit d’une performance artistique à part entière) !
ALEA(s) propose une improvisation qui mêle musique électronique (voire indus), dessin et animation en direct. En effet, alors que le dessinateur Pierre Coubeau « massacre » ses canevas de lignes et autres motifs à l’aide de pastel tout en prenant des photos grâce à un appareil placé au dessus de son oeuvre, Boris Wilmot anime celles-ci et projette en direct sa production au rythme de la musique électronique créée par François Gaspard. Un spectacle impressionnant, original et déroutant que je conseille à tous les curieux, peu importe votre orientation musicale.
C’est donc à Féroces qu’incombe la tâche de clôturer la soirée sur la scène principale avec leur post-rock puissant, joué sur des dialogues de films français. Pour plus de détails concernant leur style, je vous renvoie à cet article (cliquez ici), en espérant qu’ils vous plairont. Depuis leur concert aux Nuits Eclectiques de Marbehan en 2018, j’ai vraiment l’impression que le son du groupe s’est amélioré et ce, malgré un accident domestique du bassiste.
S’étant blessé à l’index de la main droite avec une perceuse, imaginez le courage dont il fallait faire preuve pour jouer! Les morceaux paraissent plus puissants encore que sur l’album, et les passages clés (comme sur « Une tempête de neige sur l’autoroute« ) sont d’autant plus jouissifs!
Pour terminer, ce sont les Eklektik Guys qui nous offrent un dernier set electro, derrière les platines de la salle du bar, permettant ainsi à la foule en délire de s’offrir un dernier verre avant de reprendre le chemin de leurs foyers. Ce fut donc une soirée menée de main de maître, au timing plus que parfait (très peu d’attente entre les groupes, notamment) et à l’ambiance incroyablement bon enfant. Notons d’ailleurs que le concert était quasiment sold out, avec un public de tout âge, preuve que la musique underground n’a pas fini de nous surprendre.
Longue vie à l’Entrepôt, à We Stood Like Kings, à Féroces, à ALEA(s) et vie éternelle aux Eklektik Guys et leurs events.
- Guillaume
P.S. : Merci aux différents photographes pour leurs jolis clichés! N’hésitez pas à leur rendre visite sur leurs pages Facebook en cliquant sur leurs noms dans les légendes des photos!