Quelle joie de voir débarquer de nouveaux groupes de qualité sur la scène progressive. Cela prouve bien que des genres considérés en 2019 comme désuets (comme le prog) ne le sont vraiment pas si l’on s’accorde le temps de creuser un peu dans les méandres du net (et notamment sur Bandcamp qui recèle de pépites inconnues). C’est sur un groupe Facebook nommé « Prog Snob » que je fis la belle découverte de Just A Dream, un jeune groupe de rock/métal progressif qui vient tout juste de sortir son premier album. Bon, soyons honnête, si vous êtes un gros troll et que vous aimez ressasser les mêmes blagues à longueur de journée à propos de Dream Theater, le groupe Facebook « Prog Snob » vous plaira. En revanche, si vous êtes avides de découverte, je vous le déconseille fortement. Blague à part, venons-en au fait.
J’attendais donc avec impatience ce premier album qui s’annonçait bien prometteur grâce au single que j’avais beaucoup aimé. Mêlant ce qu’il y a de meilleur dans la scène progressive actuellement – c’est-à-dire du métal, des riffs puissants ainsi qu’une touche de jazz et de growl qui viennent épicer le tout – Just A Dream met la barre très très haut pour un premier album. Avec une durée d’un peu plus de 50 minutes, toutes ces influences sont semées avec parcimonie tout au long de l’album et donnent l’impression d’un collectif déjà très mature musicalement (beaucoup moins sur Facebook… Ces gars-là adorent déconner en fait).
Vous voulez un échantillon de ce que le groupe est capable de faire avant de vous lancer dans l’aventure? Ecoutez « Emjae (Pt. I) » où vous trouverez tout ce dont je parle plus haut : le jazz, le growl (très puissant et très juste!) et les riffs typique du métal progressif / djent. Pour ce qui est du reste, c’est toujours de qualité et très bien dosé. Jamais d’extravagance ou de débauche de technique gratuite, elle sert toujours à la mélodie. Car c’est selon moi l’élément essentiel dans ce style de musique, la technique doit être au service de la musique et pas l’inverse.
Pour ceux qui aiment les comparaisons, l’inspiration qui transparaît le plus dans la musique de Just A Dream est celle de groupes comme Opeth, Between the Buried and Me ou encore Plini. Ajoutez à ce beau cocktail une touche aérienne « à la post-rock » et la description me semble alors plus ou moins complète. Seul petit bémol qui n’engage que moi : certains instruments et certaines textures me semblent quelque peu fades et secs. En effet, par exemple, le saxophone apporte certes une touche d’originalité mais il semble un peu en retrait. Même remarque pour le piano et pour quelques nappes de synthé que je trouve un peu froides par rapport au reste. Mais ce n’est rien comparé à la qualité générale du « produit » fini. Je suis certain que le groupe améliorera encore sa production à l’avenir. Pour un premier album, le résultat est impressionnant et je souhaite à Just A Dream une formidable carrière pleine de succès car ils sont, à mon humble avis, sur ce chemin là.
- Guillaume