John Mayall est l’un des plus grands bluesmen. Probablement le plus grand qui soit blanc de peau. A l’origine du blues revival dans les sixties anglais, il sera à l’origine de la carrière d’un nombre impressionnant d’artistes, tels qu’Eric Clapton, Jack Bruce, Peter Green, Mick Taylor et plein d’autres. Cet immense artiste aux compositions originales, au talent mélodique rare et au sens du blues inégalé a produit une bonne soixantaine d’albums depuis ses débuts discographiques en 1965. Mais ici je reviens sur un album très particulier : « Jazz Blues Fusion ».
En 1972, Mayall comme à son habitude change de formation, de formule et après être passé par la case sans batterie entre 1969 et 1971, il s’essaye avec une formation plus jazzy : un sax, une trompette, une guitare délicate pleine de boogie, une basse très présente et swinguante – celle de Larry Taylor (Canned Heat), un batteur très jazzy et lui qui joue d’à peu près tout, mais essentiellement harmonica, guitare, piano et voix.
Prenant chacun leur tour le lead, ces successions de solos de ces immenses musiciens est une bénédiction car les capacités de former un tout cohérent sont évidentes tout en permettant des démonstrations techniques impressionnantes. Tiré de lives à Boston et à New-York, les 7 morceaux sont tous des perles, plein de feeling, d’énergie et de spontanéité.
Son « Good time boogie » est repris dans sa sélection de ses essentiels sur son site web (www.johnmayall.com) où il explique cette volonté de faire appel à la crème du blues et du jazz pour un mélange explosif. Et c’est réussi.
Moins progressif que certains de ses chefs d’œuvres comme « Blues from Laurel Canyon » (où il passera ses vacances dans la maison d’un certain Frank Zappa, ce qui l’inspirera énormément…), « Bare Wires » ou encore le célèbre « The Turning Point », ce Jazz Blues Fusion l’est tout de même, au sens originel du terme puisqu’il va faire cette fusion de manière originale et unique. A découvrir absolument pour tout amateur de blues qui aime aussi le jazz.
- Romain