Anaïd : ils sont 4. Un vibraphoniste percussionniste (le père, Jean-Max Delva), une chanteuse (la mère, Emmanuelle Lionet), un guitariste (le fils, Alexi Delva) et depuis peu, un claviériste (Damien Thebaud). Mais il y a peu et sur leur dernier album, Libertad, il y avait Ludovic Metayer à la basse.
Depuis que le groupe existe, 1981, le couple fondateur a eu bon nombre de collaborateurs et des plus prestigieux les uns que les autres : Hugh Hopper, qui sera sur leur premier album, réédité sur le CD Four Years, Sophia Domancich, Patrice Meyer, Rick Biddulph et nombre d’autres. Anaïd a été actif, en concerts et enregistrements de 1981 à 1991, puis depuis 2013 pour notre plus grand bonheur.
L’identité Canterburyenne évidente lors du premier album fait place à un progressif teinté de jazz inhabituel et de RIO de chambre. Les compositions merveilleuses de cet album permettent à Emmanuelle Lionet de montrer à la fois ses capacités techniques, mais surtout son incroyable pouvoir d’envoûtement, de déclencheur d’émotions, d’étincelle d’infinis.
Il est un pouvoir que la musique a: c’est celui de s’immiscer au plus profond de notre cervelet pour y faire naître des sensations fortes, incontrôlées. Peut-être pour vous ce sera (comme pour moi et beaucoup j’en suis sûr) « Barcelona » ou peut-être ce sera « Libertad » ou encore une autre. Les 6 titres de « Libertad » sont des bijoux, des objets rares et uniques comme l’interprétation de ses musiciens.
Vibraphone, voix, guitares, tous sont joués avec un sens du climax hors du commun, une utilisation des contrastes, des crescendos et des soli parfaitement opportune. Si l’on ajoute à cela une production impeccable, des compositions aux thèmes facilement accrocheurs, des harmonies riches et recherchées et des développements qui invitent aux voyages… À avoir !
- Romain