L’homme chauve-souris n’a jamais eu autant le vent en poupe qu’aujourd’hui. Décliné en autant de versions que de visions (sombre, comique, réaliste, fantasmée), un bref retour en arrière consacré à une référence du Bat-Univers permet de rappeler les raisons pour lesquelles nous aimons le personnage. La célèbre série animée des années 90 n’y est sûrement pas étrangère.
En effet, s’il y a bien une série animée qui a marqué les esprits et a eu une influence considérable par la suite, c’est bien Batman : the animated series. Abrégé en Batman TAS pour les intimes, ce dessin animé créé en 1992 suivait la mode de l’époque, à savoir adapter en dessin animé tout public une grosse production familiale. SOS Fantômes y est passé, de même que Men In Black, Godzilla, Evolution ou encore La Momie, avec plus ou moins de succès.
Batman n’a pas fait exception à la règle, avec une particularité toutefois.
Alors que la plupart de ces séries ont vocation à prolonger les aventures des héros du film dont elles sont tirées, Batman TAS a opté pour une indépendance progressive vis-à-vis des deux métrages de Tim Burton de 1989 et 1991 (Batman et Batman, le défi).
Le spectateur retrouve bien certaines similitudes entre les deux supports (le design de la Batmobile, le look vestimentaire du Pingouin et de Catwoman) mais des différences fondamentales rappellent que l’on a affaire à des œuvres bien distinctes, tant et si bien que Batman TAS, de par son succès, va amorcer une nouvelle mythologie et introduire le DC Animated Universe(DCAU).
Celui-ci donnera lui-même lieu à d’autres séries animées (The New Batman Adventures, Superman TAS, La Ligue des Justiciers, Batman : la relève) qui se poseront comme de véritables suites, sans pour autant parvenir à une reconnaissance similaire sur le long terme.
Il doit être signalé que Batman TAS avait à l’époque, pour un dessin animé tout public, de hautes ambitions, à commencer par un pari casse-gueule consistant à s’adresser à toutes les tranches d’âge grâce à une animation et une écriture de qualité.
Nombreux sont ceux qui se souviennent de Batman TAS comme le « dessin animé Batman qui passait du temps des Minikeums sur France 3 », accompagné d’une promotion tapageuse digne d’un blockbuster (bandes-annonces et spots TV à l’appui). La Bat-Mania battait son plein.
Plus de vingt ans après sa création, Batman TAS fait encore parler d’elle. Son héritage est important mais, en premier lieu, il importe de préciser ce que « Batman TAS » recoupe. En effet, depuis le début des années 90, les séries animées relatives aux supers héros, et à Batman en particulier, ont poussé comme des champignons tant le public en était friand. Ce qui nous amène aussi à s’attarder sur les raisons d’une indéniable réussite artistique.
Batman TAS, c’est quoi ?
La série animée Batman TAS se compose de 85 épisodes et de deux films : Batman contre le Fantôme masqué (1993) et Batman & Mr Freeze – Subzero (1998). Il s’agit là de la base de la base du DCAU. La série animée que la majorité des spectateurs connaissent. L’originale. La première.
La précision est importante. En effet, en 1997, une nouvelle série verra le jour, se passant quelques années plus tard. Intitulée The New Batman Adventures, elle reprend les mêmes personnages à une différence près qui en aura rebuté plus d’un : la refonte complète du design, plus épuré et anguleux, dans la droite lignée de celui qui a été adopté pour Superman TAS(créé par la même équipe) pour permettre une confrontation entre Superman et Batman (World’s Finest).
Si l’esprit était le même, force est de constater que le changement complet de visuel a dû être pour quelque chose dans le fait que la deuxième série n’aura droit qu’à seulement 24 épisodes. D’autant qu’elle était majoritairement suivi par un jeune public qui, pour le coup, n’a pas véritablement reconnu ses héros quand ceux-ci ont été redessinés.
Dans tous les cas, la question ne mérite pas d’être plus développée ici puisque notre sujet traite des 85 épisodes et des deux films, considérés à ce jour comme des références au niveau de la mythologie Batman. Les petits plats ont été mis dans les grands pour faire de cette série animée une œuvre ambitieuse qui a marqué l’histoire de l’animation télévisuelle.
Une indéniable réussite artistique
Passer après le films de Tim Burton n’est pas une mince affaire. Les créateurs de la série ne s’y sont pas trompés en voulant conserver l’esprit et la forme mais en créant leur propre univers.
On retrouve donc un aspect visuel très proche de celui de Tim Burton. Gotham est une ville sombre, géométrique, polluée, constamment plongée dans la nuit ou une journée grisâtre. Les habitants et les voitures ont l’air d’être directement sortis d’un film noir des années 50 (longs imperméables, borsalinos, etc.), l’utilisation des nouvelles technologies est assez marginale (sauf par Batman lui-même) et tout cela confère à l’ensemble un charme ancien, à la fois rétro-futuriste et intemporel.
Pour le coup, on est très très proche de l’univers de base du personnage de Batman, créé par Bob Kane en 1939. Le design des personnages, que l’on doit à Bruce Timm, renforce cette immersion, la devise ayant vraisemblablement été épaules et mâchoires carrés pour les hommes, formes fines et pointues pour les femmes.
La qualité au niveau de l’animation est également au rendez-vous, ce qui nous amène à évoquer directement la réalisation qui, pour l’époque, était vraiment ambitieuse, multipliant les angles de caméra, là où de nombreux dessins animés, certes plus anciens (les Hanna-Barbera par exemple), se contentaient toujours des mêmes plans fixes.
Il en va de même pour la musique.
Outre le désormais célèbre thème musical des films de Tim Burton, composé par Danny Elfman, qui est repris dans le cadre d’un générique stylisé du plus bel effet qui était déjà culte le temps de sa sortie, il faut compter sur une bande originale soignée, qui fut confiée à une équipe de compositeurs dirigée par la regrettée Shirley Walker, décédée en 2006.
Une rumeur avait d’ailleurs un temps circulé sur la réelle paternité du thème du film de Tim Burton, Danny Elfman s’étant grandement inspiré du travail de Bernard Herrmann (le compositeur attitré de Hitchcock) pour le film Le jour où la Terre s’arrêta (1951) et Shirley Walker ayant mis beaucoup du sien pour le reste de la B.O.
Quoi qu’il en soit, cette dernière se sera bien rattrapée sur le colossal travail qui a été effectué sur la musique de Batman TAS.
Notons que, ces dernières années, ce travail a été en grande partie mis à l’honneur grâce à une maison d’édition spécialisée dans la musique de film qui a sorti pas moins de quatre coffrets (soit une quinzaine de CD) consacrés aux différentes musiques composées expressément pour chaque épisode.
Là est un nouvel élément témoignant du soin apporté à l’élaboration de Batman TAS : chaque épisode était vu comme une œuvre à part entière, bénéficiant de ses thématiques, de ses ambiances, de ses mouvements de caméra et de sa propre B.O.
Si, en France, on ne pouvait en bénéficier pour des raisons évidentes d’adaptation et de traduction, chaque épisode avait droit à son propre écran-titre stylisé, accompagné de tel ou tel thème musical (souvent, d’ailleurs, le thème associé au principal méchant de la semaine, ou bien un thème jazzy quand il est question de la vie mafieuse à Gotham).
La musique de Batman TAS est, à cet égard, un régal pour les béophiles accrocs aux leitmotifs.
Bien évidemment, celui de Batman se taille la part du lion mais ajoutez à cela un thème pour le Joker, un pour Double-Face, Pingouin, Catwoman, Poison Ivy, le Chapelier Fou, Man-Bat, Gueule d’Argile, Batgirl et j’en passe, et la bibliothèque finit par être assez impressionnante.
Impressionnante est aussi la galerie de personnages pour cette série.
Que cela soit les héros, les alliés (Gordon, Alfred), les méchants ou les personnages secondaires ainsi que ceux qui n’apparaissent que le temps d’un épisode, tous participent à rendre l’univers de Batman TAS cohérent et attachant.
Saluons à plus d’un titre l’excellent travail accompli par les scénaristes dirigés par Paul Dini, dont l’influence en la matière a été aussi importante que celle de Bruce Timm sur l’aspect visuel.
Les histoires sont de bout en bout maîtrisées et accordent une certaine importance au passé des personnages, en particulier celui des antagonistes.
Il n’est pas rare, d’ailleurs, qu’un double-épisode soit consacré à la création d’un personnage important. Ceux-ci sont la plupart du temps très réussis car ils permettent de traiter une histoire sur 40 minutes contre 20 pour un épisode classique.
Par conséquent, le rythme se doit d’être soutenu) en témoigne l’épisode Double Jeu narrant comment un respectable procureur est amené à devenir le redoutable Double-Face, ou encoreRobin se rebiffe consacré à la jeunesse du coéquipier de l’homme chauve-souris.
Une écriture de qualité
Sur ce point, il incombe de saluer la qualité d’écriture des scenarii qui, en plus de reprendre des personnages incontournables de l’univers (Joker, Double-Face, Gordon), en remettent d’autres au goût du jour (l’inspecteur Bullock, l’agent Montoya, Temple Fugate, le Ventriloque) quand il ne s’agit pas de réinventer complètement certaines histoires ou de créer de nouveaux personnages de toutes pièces.
Impossible dans une telle configuration de passer à côté de la réécriture totale de Mister Freeze.
De savant fou obsédé par le froid, il devient un scientifique victime des circonstances prêt à tout pour sauver son épouse malade cryogénisée. L’épisode Un Cœur de Glace qui introduit cette intrigue poignante en aura fait fondre plus d’un et le deuxième film, Subzero, la conclut.
Nul doute que la popularité de ce couple au destin tragique a fortement orienté le scénario du tristement célèbre Batman & Robin sorti au cinéma en 1997 avec Arnold Schwarzenegger…
Le cas « Harley Quinn »
Un autre apport important de Batman TAS réside essentiellement (et surtout) dans le personnage de Harley Quinn.
En effet, cette psychiatre, dont l’histoire est narrée dans le dernier épisode de la deuxième série, The New Batman Adventures, tombera follement amoureuse du Joker (l’épisode est d’ailleurs intitulé Amour Fou) et deviendra son fidèle bras droit en plus d’être sa petite amie.
Difficile d’imaginer le Joker en couple, et pourtant ! Le scénariste Paul Dini a été à la hauteur.
La relation malsaine qu’entretiennent les deux personnages fonctionnent à merveille et la série compte quelques épisodes qui s’y consacrent comme Harley & Ivy (où Harley, après avoir été jetée dehors par le Joker, se lie d’amitié avec Poison Ivy et font les 400 coups), Harlequinade (Batman s’adjoint les services de Harley pour retrouver le Joker qui s’est emparé d’une bombe atomique) ou encore La Journée d’Harley (libérée pour bonne conduite, Harley retombe hélas dans ses travers dans des circonstances malheureuses).
Notons toutefois que, dans l’épisode Procès, on apprend que le Joker, de son côté, n’hésite pas à « balancer » Harley pour alléger sa propre condamnation !
La popularité que rencontrera l’attachante Harley Queen sera telle qu’elle sera intégrée dans les comics (Amour Fou était avant tout un comic dérivé de Batman TAS).
Elle joue également un rôle important dans la série des jeux vidéos Arkham et fait son apparition dans la très courte série Les Anges de la Nuit (Birds of Prey en VO) créée en 2002 et arrêtée en 2003, narrant les aventures de la fille de Batman et de Catwoman, aidée de Oracle, ancienne Batgirl devenue handicapée suite à un coup du Joker (hommage au comic culte The Killing Joke).
Le personnage de Harley Queen a aussi fait ses premiers pas au cinéma sous les traits de la sublime l’actrice australienne Margot Robbie pour l’adaptation Suicide Squad (2017).
Notons qu’en version française, Harley Quinn fut doublée, dans Batman TAS, par l’actrice Kelvine Dumour dont le timbre évoque à merveille la folie douce. Là est l’occasion d’évoquer le doublage de la série, tant en VO qu’en VF.
L’importance accordée au casting vocal
Là encore, un soin particulier a été apporté à l’élaboration de la série dans le cadre du doublage.
Si la VO est juste impressionnante pour un dessin animé, la VF n’a pas à rougir. A l’époque, le doublage français n’était pas pris à la légère comme aujourd’hui.
En VO, outre la voix chaleureuse et grave de Kevin Conroy (qui double Batman / Bruce Wayne), c’est surtout la voix du Joker qui a attiré l’attention, celle-ci ayant été confiée à Mark Hamill, l’inoubliable Luke Skywalker de la saga Star Wars.
Ce rôle a par ailleurs été un véritable tremplin dans sa carrière.
Et d’autres acteurs non moins célèbres sont passés par la case doublage comme Ron Perlman qui s’occupe de Matt Hagen, destiné à devenir le torturé Gueule d’Argile (le double épisode Bas les Masques en aura traumatisé plus d’un lors de la scène de « torture à la crème »).
Dans nos contrées, la VF mérite d’être ovationnée.
Sans être exhaustif, Richard Darbois (la voix officielle d’Harrison Ford) s’occupe de la voix du héros tandis que Pierre Hatet (la voix de Doc Brown dans Retour vers le Futur) interprète le Joker. Jacques Ciron, qui doublait déjà Alfred dans les films de Tim Burton et de Joel Schumacher, reprend du service pour le célèbre majordome de Bruce Wayne.
De même pour Philippe Peythieu (voix d’Homer Simpson) avec le Pingouin, et Gilbert Levy (voix de Moe Szyslak) avec Harvey Bullock. Que des grands du doublage français en somme.
Seul défaut de cette VF (il faut bien pousser une gueulante de temps en temps) : la constance n’aura pas été de mise durant les 85 épisodes.
De nombreux personnages principaux conservent leurs voix tout le long de la série mais certains en changeront fréquemment d’un épisode sur l’autre, ce qui s’avère assez dommage sur le long terme. A titre d’exemple, il n’y aura pas eu moins de cinq voix différentes pour le personnage de Ra’s al Ghul, dont deux pour le dyptique qui lui est consacré (La quête du Démon) !
Cela n’empêchera pas le spectateur attentif d’entendre dans tous les cas des dialogues finement écrits, d’une maturité saisissante (au même titre que les scenarii) pour une série tout public mais largement adressée… au jeune public justement ! La maturité étant clairement la devise de la série.
On ne compte plus les quelques scènes qui ont traumatisé une génération entière (la création de Gueule d’Argile sus-évoquée) : meurtre, mutilation, torture…
La forme reste évidemment très soft (jeune public oblige) mais le fond n’en demeure pas moins bousculant pour de jeunes esprits impressionnables… qui en redemanderont ! Rappelons que Batman TAS a fait les beaux jours de France 3 et des Minikeums, et certains épisodes allaient loin.
La diversité des thèmes traités était là aussi impressionnante.
Des épisodes sont consacrés à la mafia de Gotham et à la corruption (Vendetta, Il n’est jamais trop tard, Dr Jekyll, le retour, Rendez-vous dans la rue du crime).
D’autres virent en film d’horreur pur et dur (Heureux comme un poisson dans l’eau, Duel, Terreur dans le Ciel).
Certains sont l’occasion d’évoquer le passé et la formation de Bruce Wayne (Zatanna, La Nuit du Ninja, Le Jour du Samouraï) et ses éternels questionnements (l’excellent Remords).
Enfin, il y en a qui se permettent quelques folies bienvenues (Il s’en est fallu de peu, Procès) agrémentées de références évidentes (Le Tigre de la Nuit fait clairement allusion à L’île du docteur Moreau de H.G. Wells, le robot HARDAC de Cœur d’Acier est un gros clin d’œil au Hal de 2001, l’Odyssée de l’Espace, Une âme de silicone n’est pas sans rappeler Blade Runner).
Bien sûr, certains épisodes sont moins bons que d’autres. Il en va de même pour l’animation qui a été confiée à des studios différents. Cela ne nuit néanmoins aucunement à la très grande qualité de l’ensemble. Un savant dosage a été trouvé et peu de défauts sont à noter sur le long terme.
Enfin, impossible d’évoquer la série sans évoquer les deux films qui la concluent et préparent le terrain pour The New Batman Adventures.
Batman contre le Fantôme masqué (1993) constitue un véritable petit bijou, tirant le meilleur de la série avec un scénario encore plus mature, une musique encore plus grandiose et s’offrant même le luxe d’une histoire d’amour tragique tout sauf gnangnan (on apprend que Bruce Wayne a failli ne jamais devenir Batman à cause d’une femme).
Subzero (1998) est de qualité moindre mais a le mérite de conclure l’intrigue autour de Mr Freeze et de son épouse malade, tout en développant la relation amoureuse qui se noue entre Dick Grayson (Robin) et Barbara Gordon (Batgirl).
Batman TAS constitue donc une réussite artistique indéniable.
Bien au-delà du dessin animé mercantile destiné à vendre des figurines, on a affaire à un classique de l’animation made in Warner Bros grâce à l’implication de véritables auteurs, dont deux en particulier : le dessinateur Bruce Timm et le scénariste Paul Dini. Ce dernier aura d’ailleurs rempilé pour le Bat-Univers en développant à la fin des années 2000 une véritable suite spirituelle à la série qui prend progressivement son indépendance, mais sur un support différent : le jeu vidéo.
Un héritage important
2005 a marqué le retour de Batman sur le devant de la scène grâce au Batman Begins de Christopher Nolan.
Mais c’est surtout en 2008 avec The Dark Knight que les choses s’accélèrent et réenclenchent définitivement la machine, aidé par la performance remarquée du défunt Heath Ledger dans le rôle du Joker.
En 2009, sort sur consoles et PC le jeu Arkham Asylum. L’histoire est aussi simple qu’efficace : après avoir arrêté une énième fois le Joker, Batman le ramène à l’asile d’Arkham.
Mais, arrivé sur place, le criminel parvient à s’échapper. Pire, il avait tout prévu et profite de l’architecture des lieux pour en faire voir à Batman de toutes les couleurs.
Ce dernier devra alors explorer de fond en comble l’établissement et affronter les autres résidents, tous aussi dangereux les uns que les autres (Killer Croc, Poison Ivy, l’Épouvantail, etc.).
Les critiques du public et de la presse spécialisée sont unanimes : Arkham Asylum est un excellent jeu, à la mise en scène soignée, graphiquement magnifique, à la jouabilité jouissive et au scénario bien écrit signé par… devinez qui ? Paul Dini!
En même temps, tout rappelle que Arkham Asylum est la suite spirituelle de Batman TAS : le design des personnages d’une part (Batman en particulier) mais aussi le casting vocal d’autre part puisque Mark Hamill rempile pour la voix anglaise du Joker, de même que Pierre Hatet pour sa voix française. Idem pour l’Épouvantail et le commissaire Gordon. En VO, Kevin Conroy est de retour également pour doubler Batman bien que cela soit Adrien Antoine qui s’y colle en français (voix plus jeune mais toute aussi impliquée).
Tout, absolument tout, indique que Arkham Asylum est une suite fantasmée. Une suite ouverte puisqu’elle peut tant assurer la continuité de Batman TAS dans le fond et la forme que celle de The Dark Knight (film qui laissait le sort du Joker assez flou).
Arkham Asylum donnera à son tour lieu à une suite en 2011 avec Arkham City, suite directe qui étend l’univers d’Arkham et donne l’occasion à Batman de parcourir cette fois-ci non plus l’asile mais un quartier entier de la ville de Gotham spécialement affecté à la rétention des criminels.
Le héros rencontrera encore à cette occasion ses éternels ennemis (Joker certes mais aussi Freeze, Double-Face, Pingouin, Bane, Strange et Ra’s al Ghul) et de potentiels alliés (Catwoman, Azrael). Finie la linéarité d’Asylum, place au monde ouvert de City dans lequel notre héros se déplace avec aisance grâce à son éternel grappin, son gadget le plus fidèle dans Batman TAS !
Le scénario est toujours signé Paul Dini, et cela se sent d’autant plus eu égard, d’une part, à la personnalité des méchants auxquels on aura affaire (mention spéciale à Freeze) et, d’autre part, au twist final qui a su à merveille tirer parti du talent d’un méchant en particulier.
Le script a pu être critiqué pour son manque d’originalité relatif au Protocole 10 mais force est de constater que le tout transpire la passion de l’auteur pour son univers à qui il donne, quoi qu’on en dise, une suite digne de ce nom. De là à affirmer que Arkham City conclut Batman TAS, il n’y a qu’un pas !
La diffusions débutée en janvier 2014 de Gotham, série télévisée consacrée à la jeunesse de Jim Gordon, traduit une nouvelle fois l’influence de Batman TAS sur les « bat-productions » actuelles.
The Dark Knight en 2008 peut en témoigner, les flics ripoux que sont Wuertz et Ramirez présentent de grandes similitudes avec les personnages de Bullock et Montoya que la série animée a réhabilités et que Gotham utilise à son tour pour ses intrigues (Bullock est un personnage principal).
Batman TAS, en conclusion
Batman TAS mérite bel et bien son statut de série animée culte qui réalise un quasi-sans faute à tous les niveaux (réalisation, musique, écriture).
Son influence importante ne cesse d’être rappelée ces dernières années et, à de nombreux égards, la popularité du personnage et de son univers lui est en grande partie due.
A ce jour, aucune autre série d’animation consacrée au sujet n’est parvenue à un tel niveau, et ce n’est pas demain la veille.
9/10
- Vincent