La poésie doit-elle être nécessairement douce et gentillette ? Il est certain que non, la mort est un thème récurrent chez certains poètes littéraires. Pourquoi ne serait-ce également pas le cas en musique ? AmenRa démontre une fois de plus que la brutalité peut se raconter en poésie musicale.
Le collectif le prouve par 3 fois puisque Colin Van Eeckhoudt, le chanteur aux cris déchirants, s’exprime en anglais, en néerlandais lors de deux interludes judicieux et même en français sur « Plus Près de Toi ».
Vous l’aurez compris, MASS VI ma profondément touché. Entrons donc ensemble dans l’intimité douloureuse que représente sans aucun doute l’album le plus riche de la discographie du groupe aux sonorités torturées qu’est Amenra.
Que ce soit au niveau de la production impeccable, des mélodies sombres ou des paroles riches, le groupe a sans aucun doute grimpé un nouvel échelon avec cet opus qui m’apparaît (quasiment? Histoire de ne pas faire trop dithyrambique :3) parfait.
La douleur se fait sentir à chaque note jouée par les musiciens. Les histoires personnelles (que je choisis volontairement de ne pas dévoiler, laissant au groupe cette liberté personnelle de les évoquer ou non) des membres entrent dans les compositions et font grandir la portée artistique de celles-ci.
L’oppression des ambiances se veut de plus en plus forte au fil des minutes et l’énergie explose aux moments propices, offrant à chaque fois une bouffée d’oxygène, comme sur le merveilleux « A Solitary Reign » qui transforme le chaos en une belle lueur d’espoir plus mélodique que le reste de l’album. Ce titre permet notamment de se rendre compte à quel point les projets solos de Colin (CHVE) et de Mathieu (Syndrome) ont fait grandir un peu plus AmenRa.
Les quelques interludes parlés en néerlandais permettent à l’auditeur de rentrer un peu plus dans l’identité culturelle des courtraisiens. C’est un choix artistique intelligent qui montre que le groupe n’a pas fini de nous surprendre, et ceci au sein d’un style (le hardcore) qui semble parfois être fort fermé lorsqu’on écoute les dizaines de groupes actuels qui se répètent sans trop innover…
Rarement un album de métal ne m’avait donné autant de frisson, seul Cult of Luna avec Mariner, sorti en 2016, avait réussi à susciter autant d’émotions en moi. Bravo à AmenRa pour cet album qui figurera dans mon top des meilleurs albums de 2017, car il réussi le pari de briller d’émotions dans les ténèbres du métal.
– Guillaume