« We play music without words to communicate without language. »… Voici comment le groupe se définit sur Bandcamp, et ils ont bien raison les bougres! Parce que ce disque est bourré d’émotion et je dirais même qu’on a la réelle impression que les musiciens tentent de nous transmettre un message qui parait de plus en plus clair au fil des écoutes de ce superbe 3e album studio.
Pratiquement composé comme la bande originale d’un film, les mélodies s’enchainent à la perfection et il en ressort une cohérence remarquable.
Le premier morceau, « Hiraeth », confirme dès les premières secondes cette impression de musique de film puisqu’il semble être un teaser de la fin d’une histoire palpitante. Le crescendo se termine en effet à la manière d’une révélation finale, mais s’arrête juste avant le climax pour reprendre l’histoire au début avec le second morceau du disque, comme si le groupe voulait titiller notre curiosité et nous inciter à écouter tout leur chef-d’œuvre.
C’est donc véritablement avec « Coordinates (44°06’12″N 121°46’09″W) » que l’album commence, de manière assez « classique ». L’auditeur se rend rapidement compte que les cordes (et notamment le violoncelle) seront omniprésentes. L’instrument donne d’ailleurs une teinte mélancolique unique, qui transcende le disque d’une beauté rare. La personne représentée sur la pochette ne serait-elle d’ailleurs pas un auditeur en transe après l’écoute du disque?
Des titres comme « Pale Lights », « Her Beatings Wings » ou encore « Bella Muerte » prouvent mon point de vue dans le sens où ils sont enveloppés d’une aura mélancolique très colorée, mais dénués de toute fioriture qui ruinerait certainement la beauté des mélodies. Chaque morceau possède ses qualités intrinsèques et il est difficile de dire celui que je préfère tant je perçois le disque comme un tout et non comme une succession de morceaux de post-rock.
Allez, je fais un gros effort et vous parle donc d’un de mes coups de cœur (mais gardez en tête que chaque morceau est un coup de cœur selon moi, hein!)… « Paper Mountains »… Ce morceau est doté d’une puissance émotionnelle fantastique.
Rien que le titre vous donne un indice : des montagnes en papier. En un peu plus de 5 minutes, les membres du groupe démontrent qu’un morceau peut exploser d’une énergie fragile. La mélodie au violoncelle me donne des frissons, l’ambiance plutôt jazz est très posée et les ingrédients sont réunis pour créer le morceau parfait.
Alors je ne peux que rester pantois devant tant de beauté. Beauté qui atteint son paroxysme avec « What Was Once Lost », juste avant le remix de This Will Destroy You du morceau « Pale Lights », histoire de nous donner encore un petit quelque chose avant que le silence reprenne ses droits à la fin de l’album.
« These Small Spaces » a marqué mon année 2017, c’est certain parce qu’après chaque écoute, je ne peux m’empêcher d’en vouloir encore… et encore… et encore…
- Guillaume