On n’y croyait plus. Depuis que Sony conserve jalousement les droits de Spider-Man, on désespérait de voir l’homme-araignée inclure le Marvel Cinematic Universe (MCU pour les intimes).
Et pourtant, c’est arrivé. Peter Parker a fait une introduction remarquée dans l’épisode « Captain America 3 : Civil War » sous les traits du jeune Tom Holland dont la ressemblance physique avec Stan Lee (créateur emblématique du personnage) du temps de ses vingt ans s’avère troublante.
Sony a consenti à « prêter » Spider-Man au MCU. Et force est de constater que c’est le meilleur qui en ressort avec ce film dédié, sobrement baptisé « Homecoming » signifiant à la fois « retour au bercail » et « bal de fin d’année du lycée ». Un titre choisi au hasard ? Évidemment que non.
Ce nouveau reboot revient aux origines sans pour autant s’embarrasser des bases que l’on connaît. Ainsi, on entre directement dans le vif du sujet. Exit l’origin story avec Oncle Ben. Spider-Man est déjà en place, il a déjà été piqué et sa MILF de tante May est déjà veuve.
L’idée de cet épisode est de se concentrer sur la personnalité attachante et maladroite de ce nouveau Peter, lycéen assez crédible dans tous ses actes, y compris galérer à enfiler son costume moulant et faire des cachotteries.
On ne sombre pas dans le stéréotype du lycée geek. Civil War n’était qu’un avant-goût. Peter est un ado en recherche de repères, ce qui fait qu’il joue plus les héros qu’il ne l’est réellement à défaut de savoir comment faire.
La relation mentor/apprenti qu’il entretient avec Tony Stark (parfait Robert Downey Jr, pas aussi présent que ce que la promo laissait penser) est savoureuse et bien pensée. Idem pour celle avec sa tante, ce qui est diablement rafraîchissant.
En fait, la recette Marvel est une nouvelle fois appliquée, et plus que respectée, avec ce qui fait à la fois sa force et sa faiblesse.
Les fans trouveront leur compte, et les détracteurs auront de quoi cracher leur venin.
En même temps, pour ceux qui apprécient le MCU, ils auraient tort de se priver de ce blockbuster estival alliant merveilleusement action et humour, avec un rythme soutenu et des dialogues qui font mouche.
Même le méchant (Michael Keaton *soupir de la part de tout Bat-Fan qui se respecte*) est assez bien amené, alors qu’il s’agit en général d’une faiblesse fréquente des films estampillés MCU.
Le spectacle est assuré et se permet même des petites folies réjouissantes, comme le générique de fin coloré digne d’un teen-movie indépendant.
Bien sûr, il est toujours possible de lever les yeux au ciel devant une révélation finale assez prévisible, ou quelques libertés prises (mais souvent justifiées) avec le comic d’origine.
En tout cas, bilan plus que positif qui augure le meilleur pour la suite concernant cette troisième version de Spidey qui a su éviter les principaux écueils des précédents, et parvient contre toute attente à tracer sa propre voie de manière fun et honnête.
On n’en demandait pas plus.