Rédacteur en chef et Fondateur de NMH. Spécialisé dans le post-rock, l'ambient, le post-metal, le psychédélique et la musique progressive en général.

2013 voyait le retour du grand Mark Lanegan, ancien Screaming Trees, ou encore Gutter Twins, mais aussi grand ami des Queens of The Stone Age et autres UNKLE pour ses multiples collaborations. Lanegan ne cesse d’enchainer collaborations et projets personnels comme Imitations, son dernier opus sorti début octobre 2013 ou encore le très bon Blues Funeral sorti en 2012, et j’en passe.

Depuis le début de sa carrière, Mark Lanegan n’a cessé de surprendre par ses choix musicaux et sa palette de genres de plus en plus nombreux. En voici d’ailleurs un nouveau. Fini le grunge, les guitares grinçantes, les riffs agressifs et les rythmiques endiablées, vous avez en main un disque pur, paré d’instruments acoustiques et d’une douceur sans précédent. Black Pudding est une galette bien différente de ce que Mark Lanegan a pu nous produire auparavant.

Le mélange du talent inestimable de Duke Garwood et de la voix mythique de Lanegan ne peut que séduire. Mettez le disque dans votre lecteur et vous êtes parti pour un voyage de 45 minutes de rythmiques simples, de guitares pures emmenées par une voix on ne peut plus prenante. Un voyage de western country absolument envoûtant ! L’album commence et se termine par deux titres instrumentaux différents. L’un, « Black Pudding » en guise d’intro, et l’autre « Manchester Special », en conclusion.

Chaque titre est selon moi pensé pour séduire, pour coller avec le précédent et introduire le suivant. Aucun morceau de cet album n’est inutile, chacun a son charme et son authenticité. Je vous parlais de la conclusion « Manchester Special », et bien celui-là est une pure merveille, un titre folk instrumental léger, qui vous prodigue une émotion dingue rien qu’en l’écoutant à la maison, sans aucun autre bruit, juste en vous concentrant sur chaque note jouée par le brillantissime Duke Garwood.

Duke Garwood (gauche) & Mark Lanegan (droite)

Paradoxalement, des titres comme « Mescalito » ou « Cold Molly » viennent réveiller un peu l’ensemble (toujours très calmement) en mêlant folk et autres gadgets électroniques qui viennent un peu pimenter l’ambiance de l’album. Mais la majorité des titres offrent une ambiance country feutrée acoustique très sensible. « Sphinx » est un très bel exemple avec sa mélodie très simple tout au long du titre. « Driver » et « War Memorial » sont dans la même veine ainsi que « Death Rides a White Horse » qui est un de mes coups de cœur sur ce disque.

On le trouvera tantôt trop lent, tantôt trop simple ou parfois trop facile, il n’en est pas moins extrêmement efficace. Voici pour moi une des plus belles collaborations de l’année 2013 avec un album épuré, souvent noir (« Thank You »), mais tout aussi envoûtant. Tout au long de l’album, on balance entre émotion légère et ambiance quelque peu oppressante toujours en gardant ce rapport country. C’est un de mes coups de cœur de 2013. Ce disque est adoré ou détesté, critiqué d’une part par les fans de la première heure de Lanegan qui crient au scandale regrettant les années Screaming Trees ou Gutter Twins, et d’autre part par ceux qui aiment le changement et trouvent dans ce style un trésor.

Vous l’aurez sans doute deviné, je fais partie de la deuxième partie de gens (bien que fan de la première heure de Lanegan). Je conseille cependant d’écouter cet album une première fois dans son intégralité avant de le juger, ce disque est avant toute une unité et non simplement plusieurs morceaux les uns à la suite des autres.

 

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